mardi 4 octobre 2011

CYBORG GIRL aka BOKU NO KANOJO WA SAIBÔGU aka CYBORG SHE de JAE-WONG KWAK (2008)


CYBORG GIRL aka BOKU NO KANOJO WA SAIBÔGU aka CYBORG SHE de JAE-WONG KWAK (2008)

Jiro, un étudiant japonais totalement solitaire, s'apprête comme chaque année à fêter son anniversaire seul, le vingtième, et se rend de ce fait comme à son habitude au restaurant où il va dîner pour célébrer cette événement en suivant son petit rituel annuel qui inclut l'achat d'un cadeau qu'il va s'offrir pathétiquement à lui-même.

Il va chemin faisant croiser à maintes reprises le regard d'une magnifique jeune femme au comportement pour le moins étrange, qui de plus semble le suivre et même, chose impensable pour Jiro, s'intéresser à lui.
Elle va s'immiscer dans sa petite célébration solitaire sans prévenir, proclamant que c'est également son anniversaire, et de fil en aiguille va l'entraîner dans une folle nuit inoubliable et atypique puis mystérieusement disparaître après avoir prétendu qu'elle venait du futur!

Un an après, jour pour jour, Jiro va croiser de nouveau la route de cette étrange jeune femme et découvrir sa véritable nature, bouleversant ce faisant toute son existence...


Je dois l'avouer, je n'étais pas très pressé de voir CYBORG GIRL, du fait de son titre à l'intitulé explicitement simpliste et de son affiche faisant apparaître des buildings qui s'effondrent en fond probablement absents du film me suis-je dis, juste là pour apporter un côté dramatique à ce visuel qui semble annoncer clairement un film romantique à l'aspect un peu nunuche, une bête romance gnangnan entre un humain et une cyborg à la sauce Moé, genre très en vogue ces dernières années et qui de plus risquait d'être visuellement peu crédible compte tenu des productions cinématographiques du pays du Soleil-Levant que je venais de me farcir tel que ONEECHANBARA, KYONU DRAGON et autres... C'était mal barré, quoi!

Pressé par un ami spécialiste du Genre, je me suis quand même lancé, mais avec l'idée de l'arrêter immédiatement si tout cela s'avérait être le cas.
La surprise est d'autant plus grande, car figurez-vous qu'effectivement il s'agit bien d'une romance faisant intervenir une cyborg mais que sa mise en forme est proprement charmante, intelligente, étonnante et même visuellement fracassante le tout porté par une narration pour le moins inhabituelle! Explications...


CYBORG GIRL débute comme beaucoup de romance, de façon  très légère, avec une rencontre improbable entre deux personnages que de toute évidence tout oppose, mais le déroulement particulier et les événements font qu'on s'attache rapidement, qu'on est intrigué, surtout par cette étrange et somptueuse jeune femme au comportement si peu orthodoxe.

En plus de faire irruption de manière impromptue dans la vie de Jiro, cette dernière semble complétement ignorer les règles de notre société, et se met à entraîner notre jeune héros dans des mises en situations toutes plus farfelues les unes que les autres et ce dans un laps de temps très court, propulsant le spectateur dans un petit tourbillon de folie irrésistible, le tout porté par  une mise en scène inventive au découpage amusant et joué de façon exemplaire par ses deux interprètes principaux.

C'est d'ailleurs là une des premières forces du film : son casting qui de toute évidence semble avoir fait l'objet du plus grand soin et nous donne l'occasion de découvrir deux acteurs exceptionnellement impliqués dans leurs rôles : Keisuke Koide et surtout Haruka Ayase, ladite Cyborg du titre qui illumine littéralement l'écran par son charisme et son implication.


Une fois cette folle nuit passée, la jeune fille idyllique disparaît telle Cendrillon en tenant des propos pour le moins étranges, et le titre apparaît alors à l'écran, nous faisant comprendre que tout cela, cette rencontre atypique, n'était qu'un point de départ, et que les choses vont réellement débuter!

En tant que spectateur dubitatif, je vais vous avouer que mes a prioris ont totalement disparu avec ce début peu commun! 
On peut dire qu'il y a de quoi être surpris, car cette intro, de prêt de 20 minutes, s'avère à elle seule véritablement intrigante, et de toute évidence semble uniquement là pour capter notre attention, accrocher le spectateur pour le reste du métrage et surtout nous donner envie de comprendre de quoi il en retourne concernant cette jeune fille immanquablement attachante malgré son attitude incohérente.
Le réalisateur semble donc, en plus d'avoir le sens de la mise en scène, avoir une idée très précise de la narration et autant vous le dire tout de suite, il vous faudra attendre la fin du film pour connaître les réponses aux nombreuses questions que cette ouverture pour le moins originale posent!


Une fois le titre passé on rentre enfin dans le vif du sujet, avec le retour de la belle qui se fait cette fois de manière bien plus spectaculaire, dans une séquence qui reprend quasi plan par plan celle de l'arrivée du T-800 dans TERMINATOR de James Cameron, de son arrivée du futur nimbés dans une sphère lumineuse électrique, à sa rencontre avec une bande de voyous qu'elle envoie valdinguer avec une facilité déconcertante en passant par la recherche de vêtements adaptés à notre époque.Les sfx de ces séquences s'avèrent immédiatement convaincants et irréprochables, et nous font dire que décidément ce film ne manque pas de nous surprendre, et ce n'est que le début!

Vous l'aurez compris, étant donné son titre, la plantureuse jeune femme serait donc une cyborg, mais cette fois elle se comporte de façon radicalement différente qu'auparavant, affichant une attitude nettement plus froide et moins sociable, plus violente même, bref les aspects de tout ce qui fait un être de chair et de métal classique hérité de la culture SF tel qu'on la connaît.

Là le métrage prend de nouveau une voie différente et quitte la romance pour aller vers l'anticipation et l'action.On nous explique vite qu'elle a été expédiée du futur pour sauver Jiro par deux fois, la première dans une fusillade au fameux restaurant le jour de son 21em anniversaire et la deuxième... mais ça je ne peux pas vous le révéler car immanquablement je vous gâcherais la surprise de ces scènes liées proprement tétanisantes et impressionnantes, et croyez-moi s'en est frustrant pour moi de ne pas pouvoir vous en révéler plus afin de ne pas gâcher les surprises de CYBORG GIRL!


Sachez juste que la dernière partie du film prend une route incroyablement originale et flirte avec des thèmes qu'on est loin de croiser dans un film de romance traditionnelle, car, et il faut le souligner, CYBORG GIRL est avant tout un véritable film de genre Fantastique qui s'inspire ouvertement mais habilement de nombreux films de cette catégorie comme TERMINATOR et RETOUR VERS LE FUTUR, et n'est pas juste une histoire d'amour, même si cela reste un des éléments majeurs, le fil rouge de cette aventure riches en rebondissements.

Le moins que l'on puisse dire également c'est que le film jongle avec beaucoup de genres, mêlant romance, humour, anticipation, action, drame et même film catastrophe en passant par un petit côté super-héros!
Oui le film traite de sujets maintes fois exploités vus et archis vus au cinéma, oui parfois il brasse des séquences entières de la culture du cinéma de Genre culte, mais son réalisateur Jae Wong-Kwak le fait avec talent et bon goût, en se faisant plaisir tout en respectant et en rendant un vibrant hommage aux œuvres dont il s'inspire, sans s'en cacher, avec intelligence et sincérité pour son audience qui de toute façon reconnaîtra les emprunts sans difficultés.


Jiro est interprété par Keisuke Koide de façon tellement naturelle qu'on se met à s'attacher très vite à lui, faisant preuve d'un jeu subtil mêlant naïveté et fragilité, pas évident pourtant à la base de camper ce type de personnage solitaire paumé à la vie sociale quasi inexistante sans tomber dans l'excès, mais il parvient à garder l'équilibre avec ses mimiques et son physique aux faux airs de Stephen Chow en plus jeune, et nous donne l'envie irrépressible de le protéger, ce que fait la fameuse cyborg.

Mais justement, LA révélation du film vient surtout de la sublime et lumineuse Haruka Ayase, qui s'investit énormément à l'écran et force le respect par son jeu irréprochable étant donné la nature particulière du personnage cybernétique qu'elle interprète et ses contraintes attachées.

Sa démarche, ses mimiques, ses réactions et sa gestuelle liées, Haruka Ayase ne laisse rien au hasard rendant par son interprétation d'une justesse imparable tout cela totalement crédible, montrant que l'actrice a prit à bras-le-corps son rôle avec sérieux et rigueur. Son investissement, son engagement sont indéniables et se voient dans chaque scène, chaque plan où elle apparaît, elle se révèle proprement impressionnante et majestueuse à bien des niveaux!


Il en ressort un film fantastique charmant, extrêmement touchant qui n'est pas sans rappeler ceux des années 80 avec son point de départ anodin et futile qui finalement prend de l'ampleur et se révèle petit à petit au fur et à mesure pour exploser et se dévoiler dans sa dernière partie lors de séquences visuellement spectaculaires, incroyablement surprenante qu'on attend pas dans ce genre de production.

Néanmoins soyez prévenus, le film, malgré ses qualités indéniables, souffre de petites longueurs, de séquences inutiles aussi çà et là qui alourdissent le rythme narratif et c'est fort dommage, car à trop vouloir se disperser, CYBORG GIRL devient par moments un peu indigeste, comme un plat trop garni, trop généreux et copieux dont on sort repu, un peu à la limite de la saturation du fait de ce mélange des genres un peu trop chargé, dont une fin à rallonge mal gérée en terme de durée malgré son intérêt scénaristique légitime.


Mais ne vous méprenez pas CYBORG GIRL reste une petite merveille, une surprise inattendue qui fonctionne à plein tube grâce à une mise en scène inventive efficace et surtout un duo improbable interprété avec conviction de bout en bout par son casting engagé et complétement dévoué à leurs personnages respectifs ainsi qu'au déroulement narratif très surprenant que je ne peux pas vous dévoiler sans vous gâcher les effets de surprises qui d'ailleurs participent beaucoup à la réussite de l'ensemble.

Incompréhensible donc et une honte que ce film n'ait pas connu de sortie en salle chez nous ni même en dvd tant tous les ingrédients d'un gros succès populaire sont pourtant bel et bien présent!
Alors ne passez pas à côté, donnez sa chance à CYBORG GIRL, trouvable en attendant une sortie en bonne et due forme grâce au fan sub via internet, en téléchargement donc... Et croyez-moi sur parole, il mérite nettement plus votre attention que certains métrages sorties en salle ces dernières années à grand renfort de marketing!

NOTE GLOBALE : 15,5/20

Luke Iron Mars

6 commentaires:

  1. Ca semble prometteur au vu de ta critique présageant un p'tit coup au coeur !

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  2. Mais c'est qu'elle est méga jolie cette Cybersushi girl !!!

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  3. Pour Bruno : Je suis curieux d'avoir ton avis, c'est pour ça que je tiens à te passer le film, je suis de plus frustré de ne pas pouvoir dévoiler plus l'histoire dans cette critique, car cela gâcherait votre plaisir.
    C'est le genre de film dont on attend rien et qui te surprend sans crier gare!

    Pour Matt : Haruka Ayase est MA-GNI-FI-QUE!Et en plus, au contraire de beaucoup de ses consœurs qui s'appuient uniquement sur leur physique, elle est une actrice prodigieuse!

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  4. Voila qui donne envie... et puis la cyborg a l'air un peu plus sexy que le père Yul dans Mondwest...

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  5. Et oui, les cyborgs ont parcourus du chemin depuis le film de Crichton en 73!
    Il faut l'avouer, cette Cyborg là est bien plus avenante que le légendaire Yul, même si en terme de comparaison j'ai fortement repensé à "Androïde" pendant la projection de "Cyborg girl" que Bruno à récemment revu ^^ Bon du coup va falloir que je revois les deux tiens!

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