lundi 22 août 2011

SUCKER PUNCH de ZACK SNYDER ULTIMATE EDITION ( 2011 Version longue exclusive Blu ray )



SUCKER PUNCH de ZACK SNYDER
ULTIMATE EDITION ( 2011 Version longue exclusive Blu ray )


CETTE AVIS COMPREND DE NOMBREUX SPOILERS, NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS VU LE FILM


(Cette article est une version légèrement remaniée de ma critique éditée sur Facebook pour la sortie cinéma du film.
La version longue du film disponible uniquement sur la version Blu ray est traitée dans la deuxième partie de cette article)


PARTIE 1 : CRITIQUE DE LA VERSION CINEMA

Il est difficile de parler d'un film qui vous prend aux tripes au point qu'il m'aura fallu 30 minutes, assis sur les marches d'un escalier bruyant des Halles pour en sortir, il est vraiment difficile de décrire une expérience aussi intime et marquante.Certes, le cinéma m'a maintes fois ému, transporté, secoué, malmené etc, etc mais rares sont les films qui semblent avoir été fais pour vous en particulier,qui vous rappelle pourquoi inexorablement on s'installe dans une salle obscure depuis tout petit : SUCKER PUNCH est un de ces films.

A travers son film, Snyder touche un thème déjà souvent traité au cinéma : la fuite de la dure réalité, mais le fait d'un point de vu unique et de façon admirable .
Alors que le cinéma et la télé tombent dans la surenchère d'images sordides, malsaines et montrent avec force et détails l'horreur et la réalité de la souffrance humaine, avec beaucoup de voyeurisme, acclamées et même réclamées par les spectateurs, Snyder lui préfère utiliser la souffrance pour sublimer, transcender la vie, la dignité humaine et la liberté de l'esprit humain.



Dans les faits, si on reprend l'histoire de Sucker Punch, il s'agit de l'histoire de Babydoll, une jeune femme dont la vie est totalement brisée le jour où sa mère décède, la laissant entre les mains d'un beau père abject avide de récupérer l'héritage familiale.
Suite à une altercation avec ce dernier, Baby doll tue accidentellement sa jeune sœur qui s'apprêtait à subir un viol...Baby doll elle même subit déjà probablement depuis un moment les assauts de cette homme qui visiblement bénéficie d'une certaine réputation sociale vertueuse.

Le prétexte est trop beau pour ce beau père monstrueux pour se débarrasser d'elle en la faisant interné dans une prison psychiatrique pour femmes .Elle tombe de nouveau dans un monde où les jeunes filles incarcérées sont abusées et même prostituées par le biais d'un aide soignant pervers.


C'est glauque hein? Seulement je vous rassure, contrairement aux séries du type "Les Experts" par exemple qui vous montrent en détails les viols et les souffrances lentes et agonisantes des victimes, se complaisant dans l'horreur dans laquelle la victime a souffert en étant étouffée violée encore et encore, vous ne verrez pas les violences que subissent les pensionnaires de cette prison dans SUCKER PUNCH.

Snyder ne se complait jamais dans le voyeurisme primaire, il n'insiste pas sur les larmes, ne racole pas pour jouer et vous apitoyer, il ne vous trompe pas et n'achète pas vos émotions en faisant hurler ses victimes : elles sont en souffrance, point, inutile pour lui de s'appesantir dessus et jouer les cameramen d'un show voyeuriste sordide.


 Çà et là, il montre les larmes de la souffrance mais jamais n'appuie dessus pour vous faire pleurer...il n'en reste pas moins que cette douleur est là, palpable, ne pas la voir n'en retire rien à toute cette souffrance qui habite cet hôpital où ces jeunes femmes sont oubliées, livrées à un pervers opportuniste dans l'indifférence générale de la société.Un écho à bon nombre de ces victimes silencieuses de notre monde.
A partir de là,Babydoll projette de s'enfuir.En d'autres termes,SUCKER PUNCH est un film carcéral avec évasion à la clé.Point barre?......NON!



La clé est votre esprit

Ce contexte est le terrain du vrai sujet du film : la force de l'esprit,la fuite dans une réalité autre pour endurer la souffrance du monde réel.Et là Snyder nous émeut totalement.
Comme dit précédemment, Babydoll subit le pire, mais Snyder préfère montrer comment elle surmonte, survit et endure tout ça : En travestissant la réalité, en s'autoproclamant héroïne de combats épiques où elle affronte des hordes d'ennemies plus dangereux et monstrueux les uns que les autres, en transcendant le décor sale des murs de cette hôpital en se projetant dans des univers plus fantastiques les uns que les autres.Une simple quête pour obtenir un briquet devient une chasse au dragon par exemple!


Chaque horreur qu'elle vit dans la réalité devient un combat où elle se surpasse pour vaincre et vivre, survivre....une façon de supporter la douleur, d'aller de l'avant, de s'échapper et de tenir chaque jour.Elle va jusqu'à entraîner d'autres pensionnaires dans sa quête d'échappée belle, qu'elle intègre dans ses aventures, sa vision des choses, comme guerrières implacables qui marchent à ses côtés...elle vit l'aventure, la grande en surpassant les limites de l'imagination...et pousse les autres à avancer dans la réalité se faisant.



En somme, Snyder parle de ce besoin de fuir la réalité, qui pour moi à toujours été la raison pour laquelle je me suis enfermé dans les salles obscures.Fuir pour mieux avancer, encaisser grâce à la magie de l'imaginaire, se relever dignement en vivant à travers des aventures extraordinaires des combats où l'on sauve le monde, apaiser ses souffrances en les relativisant en se projetant dans un univers bien plus vaste que la pièce qui nous étouffe, nous retient.

Les envolées visuelles sont donc parfaitement justifiées, Snyder nous montrant ce que Baby doll voit, vit et ressent à travers son imagination.Est-ce les médicaments? est t-elle folle? ou tout simplement a t-elle une imagination débordante? (c'est cette dernière version que je retiens personnellement), peut importe, elle transfigure l'horreur de son quotidien sordide par l'esprit.



Sucker Punch est un putain de film sur la force de l'esprit, une ode aux cinéphiles qui se servent de la magie des images d'un film pour trouver du réconfort, du bonheur, de l'apaisement à leurs souffrances... Un cri au droit de garder la liberté de son esprit.

Brisez mon corps, humiliez-moi, rabaissez-moi...moi BABYDOLL je garde ma liberté et ma dignité à travers mon esprit...à JAMAIS





PARTIE 2 : VERSION LONGUE ET TEST BLU RAY 


La version cinéma avait créé une vive polémique lors de sa sortie salle, idolâtrée et considérée comme culte par certains, descendue en flammes et taxée d'être sans intérêts et même misogyne par d'autres...la version longue était attendue au tournant car beaucoup pensaient qu'elle remettrait les pendules à l'heure, tout du moins qu'elle changerait radicalement la tonalité du film.
Je préfère prévenir ceux qui déjà n'avaient pas aimé la version visible en salle, vous n'êtes pas prêts d'aimer SUCKER PUNCH dans sa version longue...en revanche, pour les amoureux du film de Zack Snyder apprêtez-vous à vous prendre une deuxième claque totale encore plus massive que la précédente! Je m'explique...


Zack Snyder ouvre les portes de l'esprit de BABYDOLL en grand dans cette version en réintégrant une bonne vingtaine de minutes indispensables à mon sens.Le film tel qu'on le connaissait jusqu'à présent est amplifié, magnifié et nettement plus explicite scénaristiquement.


De nombreux plans ont été réintégrés, restituant une narration plus fluide et plus régulière ainsi que de nombreux dialogues çà et là qui, contrairement à la version cinéma, démontre de façon claire que les filles subissent bien des violences au sein de cette hôpital sordide.


Mais les gros changements concernent essentiellement quatre séquences qui se retrouvent sublimées par les nombreuses minutes additionnelles et rendent la version sortie en salle totalement obsolète!




La première séquence est la réintégration de la chanson "Love is the drug" que l'on pouvait voir uniquement dans le générique de fin dans la version salle.Elle retrouve sa place dans le film, et en version intégrale nous permettant de voir ce spectacle de danse dans sa totalité et de dévoiler un peu plus les personnages notamment Blondie interprétée par la craquante Vanessa Hudgens qui ici nous prouve une fois de plus qu'elle est une merveilleuse danseuse.
La scène installe egalement définitivement le fait que l'hôpital est un lieu de stupre et de débauche et fait penser d'un point de vu visuel à MOULIN ROUGE. Proprement sublime!


La deuxième séquence est celle se déroulant pendant la seconde guerre mondiale.Une fois de plus, c'est le personnage de Blondie qui bénéficie le plus de nombreuses minutes supplémentaires et la bataille s'en retrouve amplifiée avec de nouveaux plans du combat du mecha et des tonnes et des tonnes de douilles supplémentaires qui pleuvent! La guerre est totale et ont se demande pourquoi elle a subi des coupes aussi importantes en salle!


Mais c'est la troisième séquence qui subit le plus de changements : celle de l'attaque du château.
Cette séquence que j'avais trouvée un peu en dessous des autres en salle devient ici totalement épique!!! L'assaut dans la cour absent de l'ancienne version est tout bonnement hallucinant et montre nos héroïnes défourailler des centaines d'orcs au fusil de combat puis à l'arme blanche pendant de nombreuses minutes! Même la chasse avec le dragon gagne en puissance, une aberration que ces minutes indispensables n'aient pas été incluses dans la version cinéma!


La dernière séquence sera celle qui fera probablement le plus parler d'elle et créera certainement de nouveau la polémique.Elle concerne la fin du film,et fait intervenir le fameux "High rollers" transposition par Babydoll de l'homme qui va lui faire subir sa lobotomie.Cette scène est tout simplement magnifique et encore une fois indispensable mais je n'en dirais pas plus sur son contenu hormis qu'elle contribue grandement à alimenter la thématique du film, qu'elle m'a bouleversé et que le choix de Baby doll nous marque à vie encore plus.




La version longue de SUCKER PUNCH est donc indispensable et replace le film dans un rythme plus fluide et régulier en restituant toute la splendeur de ses scènes de combat et en donnant des informations qui étaient jusqu'ici uniquement suggérées dans l'ancienne version.

Vous ne pourrez plus regarder la version courte après ça!


Et pour finir enfin, le Blu ray comprend des suppléments à la pelle avec notamment un "MAXIMUM MOVIE MODE" qui vous dévoilera l'intégralité du tournage, des effets spéciaux décryptés ,des interviews et tout cela présenté par Zack Snyder lui même sur plus de 2 heures.MUST HAVE!


NOTE DU FILM VERSION LONGUE : 19/20

NOTE DU BLU RAY : 19/20


DÉDICACE A BRUNO DUSSART, KEVIN CONDON et ELISABETH LEHNSHERR


Luke Iron Mars

Corrections Mad Alice Lane

7 commentaires:

  1. Merci Luke pour cette belle chronique. Moi aussi j'ai adoré le film alors que je pensais que j'allais pas tenir 15 minutes, sachant que le film partait dans des "délires fantasmagoriques". Mais ici c'est justifié car les filles n'ont que ce moyen pour échapper de ce quotidien si sordide..... oui, une bien belle critique pour un bien beau film...Culte certainement....Me tarde de voir la version longue, .....

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  2. MERCI beaucoup, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à aimer ce film!

    Je dois dire que j'avais défendu bec et ongles SUCKER PUNCH à sa sortie et j'avais peur d'être déçu par cette version longue,les rumeurs parlant à l'origine d'une version plus "hot" voir carrément racoleuse que sa version salle, ce qui pour moi aurait dénaturé la démarche initiale de Snyder.

    Heureusement les rumeurs étaient fausses et le film garde son ton si juste et est même magnifié par les scènes additionnelles. Une merveille cette version longue que je te conseille de voir au plus vite!

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  3. Difficile de faire une critique encore plus complète, fougueuse et détaillée ! tout y est !
    Que l'on aime ou déteste Sucker Punch, cette critique se révèle passionnante et donne envie de s'y replonger pour découvrir la version longue donc.

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  4. Merci beaucoup Bruno, ça me touche particulièrement venant de ta part puisque tu es à l'origine de la création de ce blog.J'ai hâte que tu vois cette version longue pour qu'on en parle!

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  5. je suis toujours aussi partagé malgré le recul, mais cette version longue va peut-être m'aider à trancher une bonne fois pour toute.

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  6. Beaucoup se plaignaient du fait que les séquences d'actions étaient trop courtes et que les scènes dans l'hôpital ralentissaient le rythme narratif général.
    Ce n'est plus le cas,puisque les combats ont bénéficié de nombreuses minutes supplémentaires explosives.Cette version devrait vraiment te plaire.

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