vendredi 16 septembre 2011

HIGH - KICK GIRL! aka HAI KIKKU GÂRU! de FUYUHIKO NISHI (2009)


HIGH - KICK GIRL! aka HAI KIKKU GÂRU! de FUYUHIKO NISHI (2009)

Kei Tsuchiya jeune pratiquante de karaté de 17 ans en quête de force et de puissance est frustrée par l'apprentissage de son maître, le vénéré Matsumura, qui lui, privilégie un entraînement basé sur une philosophie plus noble et spirituelle de cette discipline.
Voulant éprouver ses capacités, Kei va de dojo en dojo pour y défaire les combattants les plus valeureux afin de récupérer leurs ceintures noires, rang qu'elle rêve d'atteindre.
Elle va bientôt être contactée par un groupe de mercenaires composé d'artistes martiaux, "les Destructeurs", qui souhaitent l'introniser dans leur groupe. Mais Kei va vite découvrir que cela n'était qu'un prétexte pour approcher son maître qui fait l'objet d'une vendetta...


D'un point de vue martial, HIGH - KICK GIRL remplit très largement le cahier des charges attendu en alignant des combats toutes les deux minutes et mettant en scènes des participants tous plus impressionnants les uns que les autres dans leurs disciplines respectives, surtout celle du karaté au centre de l'histoire, et très réaliste puisqu'on se rend compte rapidement qu'il n'y a de toute évidence, aucunes doublures cascades, chaque acteur étant des artistes martiaux confirmés et cela saute aux yeux.

On passe donc sur la simplicité de l'intrigue, après tout les meilleurs films du genre ne s'en embarrassent pas, (repensez aux film de Bruce Lee par exemple), mais malheureusement  HIGH - KICK GIRL souffre de problèmes graves qui l'handicape de façon irréversible.


D'un point de vue technique les combats sont impressionnants, et chose de plus en plus rare les coups, les combinaisons et autres enchaînements semblent réellement portés et donc très réalistes. Les combattants se livrent à de véritables prouesses vraiment sidérantes-oui c'est indéniable aussi-mais seulement voilà, il ne sont pas acteurs et cela se voit immédiatement tant leur jeu est inexistant... Cette amateurisme pourrait passer car encore une fois de nombreux films de la catégorie en souffrent sans pour autant gâcher le spectacle martial que de toute façon on est venu rechercher en premier lieu. Seulement il y a un problème bien plus important : le réalisateur.

C'est surtout la réalisation et la mise en scène de Fuyuhiko Nishi qui fout tout en l'air et c'est bien dommage car s'il semble admirer et même être lui-même un spécialiste des arts martiaux, mais il n'a en revanche aucun talent de metteur en scène et se contente durant l'intégralité de son film de poser sa caméra en filmant ses artistes hors du communs de façon tellement plate qu'il désamorce l'intensité des combats, figeant presque ces derniers et les rendant austères à tel point qu'on a l'impression de regarder un documentaire technique sur la discipline du karaté et non un film de fiction.


Vous vous dites qu'en tant qu'amateur ce rendu réel pourrait être un atout, mais vous vous trompez, il rend l'ensemble fade, terriblement ennuyeux et surtout très lent, un comble alors qu'à l'écran les protagonistes affichent bien une rapidité d'exécution des mouvements prodigieuses.

On a un peu l'impression de voir le jeu "VIRTUA FIGHTER" en live mais sans aucuns mouvements de caméra, juste un étalage de techniques certes impressionnantes et très variées mais jamais mises en valeur visuellement, et accablés par ces jeux d'acteurs minimalistes... Mais le pire n'est pas là!


La mise en scène fait intervenir en fin de mouvement ou d'enchaînement des replays, comme dans les jeux vidéo, avec ralenti afin de bien nous les montrer et d'insister sur la technique des coups portés. Si cette mise en scène est lors des 5 premières minutes amusante et même intéressante, elle devient vite insupportable car utilisé systématiquement, et ce pendant l'intégralité du métrage, ralentissant encore plus le rythme narratif visuel et finit par être totalement de mauvais goût, puisque mal utilisée.

Le réalisateur n'a aucune conscience de la lourdeur de son procédé même si ses intentions sont bonnes et que bien sûr on comprend qu'il souhaite simplement avec cet exercice de style, mettre en lumière les prouesses admirables de certains coups. Mais franchement à force d'en user et d'en abuser à outrance, il en plombe les effets voulus et nous plonge même dans la saturation totale... On finit alors par pester à chaque nouvelle fois que ce procédé intervient et donc à se désintéresser de ce que l'on voit à l'écran.


Un détail vient enfoncer un peu plus cette impression de rendez-vous manqué : La musique totalement abominable, petit budget ou pas, qui semble être interprétée sur un clavier Bontempi et compte parmi les scores les plus atroces jamais composés et entendus...

Mais attention, si vous aimez la discipline et que vous arrivez à dépasser toutes ces tares, vous y trouverez votre compte malgré tout, mais en sortant les séquences d'actions de leur contexte cinématographique, de cette mise en forme maladroite et lourde, car une fois de plus, et j'insiste sur ce point, les prouesses sportives sont bel et bien là, et valent le coup d'œil surtout pour le connaisseur averti!

Il faut de plus savoir que l'héroïne annoncée sur l'affiche n'est en fait qu'un élément scénaristique qui est là pour nous révéler le véritable sujet du film, à savoir son maître et sa vision de l'art du karaté. Même si le principe ne plaira pas à tous il a le mérite d'être surprenant, l'héroïne que tous pensaient voir passant alors totalement au second plan.


Dommage, vraiment, car les artistes martiaux eux sont réellement intéressants  et se donnent à fond, à commencer par son actrice principale Takeda Rina qui malgré son jeune âge, impressionne d'un point de vue sportif sans être pour autant une actrice au jeu convaincant. Et si le film avait été entre les mains d'un vrai réalisateur et non d'un technicien en art martial, qui livre du coup une sorte de bande promo formelle sur le karaté, on aurait sans aucun doute assisté à un spectacle total.

Le film n'intéressera donc que les plus curieux, peut-être les fidèles du genre, mais principalement les pratiquants en art martiaux eux-mêmes voulant admirer des techniques joliment exécutées de manière réaliste, mais tout cela ne suffit pas à faire un bon film!

NOTE GLOBALE : 10/20

DÉDICACE À TED JAGOREL

Luke Iron Mars

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