jeudi 15 décembre 2011

DOCTOR WHO INTÉGRALE SAISON 5 (EXCLUSIVITÉ FNAC, 2011)


DOCTOR WHO INTÉGRALE SAISON 5 (EXCLUSIVITÉ FNAC, 2011)

(Ce coffret Blu ray vendu aux alentours de 30 euros est une exclusivité des boutiques FNAC en France et comporte malgré tout l'intégralité des bonus des éditions anglaises et américaines intégralement sous-titrées. Sa disponibilité est extrêmement limitée dans le temps et en termes de quantité. Je vous conseille ardemment d'en tenir compte si vous souhaitez l'acquérir : ne traînez pas, il n'y en aura pas pour tout le monde!)

Le Docteur est de retour et cette fois, juste après s'être régénéré pour la onzième fois, il va faire la rencontre d'une petite fille rousse d'origine écossaise, Amelia Pond, terriblement effrayée par une fissure récemment apparue de manière impromptue sur le mur de sa chambre dont émanent des voix étranges et qui a justement prié pour que quelqu'un vienne à son aide afin de résoudre le problème.

Ça tombe plutôt bien, car c'est dans son jardin que le docteur et son célèbre Tardis (une machine à voyager dans l'espace et le temps ayant l'apparence d'une cabine téléphonique de Police Anglaise bleue) ont décidé de faire escale, ou plutôt de se crasher, et celui-ci encore en pleine redécouverte de son nouveau corps suite à sa récente régénération, va découvrir que cette fissure est en fait une faille dans l'espace et le temps... Une faille dont il est peut-être responsable...

La jeune Amelia, dit Amy, maintenant devenue adulte va voir son destin prendre une tournure qu'elle n'aurait jamais pu imaginer : embarquer à bord de la machine à voyager dans le temps du Time Lord et vivre des aventures plus extraordinaires les unes que les autres!


Petit retour dans le temps, approprié étant donné le sujet. DOCTOR WHO est né en Angleterre sur BBC en 1963, puis s'arrêtera pour un temps par manque d'audience en 1989 et avec une promesse par ses producteurs d'un retour prochain.

C'est seulement en 2005 qu'une nouvelle série -suite directe de la précédente-verra le jour et relancera la franchise de façon inespérée. Pourquoi inespérée? Et bien simplement parce que les aventures du Docteur restent particulières à appréhender dans leur ton, du fait de ses origines british marquées, donnant lieu à des différences culturelles pas forcément compréhensibles par tous (à commencer par nous les Français) au rythme et à la mythologie peu orthodoxes et à l'aspect visuel souvent considéré comme étant kitsch, excentrique, farfelu et un peu trop flashy...Typiquement anglaise, quoi!

Quoi qu'on puisse en penser, DOCTOR WHO fait partie de ces séries où il faut s'investir un minimum, faire des efforts lorsqu'on la découvre afin d'en comprendre son fonctionnement propre et unique en son genre, un peu comme pour des séries à l'instar de BABYLON 5, FARSCAPE ou même pour citer l'exemple le plus célèbre STAR TREK qui s'appuient sur des univers/mondes codifiés et de prime abord extrêmement fermés et incompréhensibles par le néophyte de passage, particulièrement difficiles d'accès vus de loin.

Mais comme toutes les séries que je viens d'évoquer, une fois le laborieux cap didactique passé, le plaisir, que dis-je, l'extase, viennent nous saisir et nous donne les clés d'univers complexes à découvrir nous permettant de vivre des aventures extraordinaires et totalement originales.

DOCTOR WHO fait indubitablement partie de cette catégorie d'exception, et mérite très largement l'investissement "culturel" étant donné son statut à part, qui ne ressemble à aucunes autres séries, au ton et à l'ambiance bien à elle et dépaysants.

C'est ce que nous, férus d'histoires et d'imaginaire recherchons, non?


En 2005 BBC relance donc la saga, aujourd'hui devenue une véritable fierté nationale et une institution incontournable de l'Histoire de l'audiovisuel british, par le biais d'une nouvelle saison mettant en vedette Christopher Eccleston, visage officiel du neuvième Docteur, sous la production et l'écriture novatrice et inspirée de Russel T Davies.

Je vois d'ici les profanes tiquer à l'évocation du neuvième docteur, de son numéro affilié, et cela mérite une explication. Voyez-vous, si de nombreux acteurs différents ont incarné le célèbre Docteur depuis 1963, leur changement est en revanche parfaitement intégré au concept même du personnage, puisque ce dernier lorsqu'il change de visage se régénère et change d'apparence mais reste bel et bien le même personnage personnifié par des interprètes différents mais toujours dans la continuité narrative des précédents.

Cette idée de génie est tout simplement révolutionnaire et justifie donc les départs et les remplacements des précédents acteurs sans interférer sur la crédibilité du personnage. Mieux, les précédents Docteur ne sont de ce fait jamais oubliés car ils font partie des multiples visages que notre maître du temps a arboré, que ce soit le temps d'une saison, d'un téléfilm ou autres, peu importe, ils resteront à jamais intégrés à l'histoire comme étant le docteur numéro un, deux ou cinq !

Revenons à nos moutons, et à cette saison cinq qui marque de profonds changements dans la saga du Time lord, à commencer par le départ de celui qui à justement relancé la série, le scénariste Russel T.Davis qui passe la main après plus de cinq ans de bons et loyaux services à son collaborateur le plus apprécié des fans, Steven Moffat, co-scénariste d'épisodes marquants de la saison 3 et 4, primé d'ailleurs pour cela.


Moffat en plus de reprendre les rênes de chef-scénariste devient producteur exécutif de DOCTOR WHO et amorce une nouvelle ère ouvrant la série à une nouvelle audience jusqu'alors un peu exclue comme expliqué plus haut, en rendant la série plus "internationale", plus accessible à ceux qui trouvaient les repères de cette dernière trop ancrés dans la culture anglaise, sans pour autant trahir ses origines bien entendu, en la modernisant considérablement, la série intégrant de nouveaux visages, étant quasiment refondue de pieds en tête pour un nouveau départ mais dans le respect de son héritage passé dense.

C'est le départ de David Tennant (dixième Docteur pendant 4 ans) remplacé depuis par Matt Smith (onzième visage officiel du Docteur) qui va amorcer ces changements. Nouveau Docteur et donc nouvelle compagne, nouveau side kick aussi et nouveau Tardis, une refonte visuelle quasi totale de l'ère Russel T.Davies permettant à ceux qui n'ont jamais suivi la série de la prendre en cours sans être perdus, même les célèbres Arch-ennemies du Time lord, les fameux Daleks, changent de look et se modernisent dans leur apparence, perdant un peu leur aspect jusque-là considéré comme (trop) rétro par les profanes, de nouvelles bases narratives étant de plus mises en place afin de faciliter cette transition dans l'histoire de la saga télévisuelle.

Bref, les changements offrent à l'univers du Docteur un look plus moderne et approprié à notre époque, moins "vieillot" dans son aspect que les précédentes saisons qui jusque-là tenaient trop compte de son lourd héritage passé, s'offrent des atours plus appropriés aujourd'hui pour séduire le reste du monde, surtout le public américain clairement visé par la production depuis 2009 (et encore plus dans la saison suivante!), et s'offre même des SFX impressionnants bien plus soignés, comme un lifting intégral sans jamais perdre l'esprit original et particulier cher aux fans du Time Lord.


L'enfance, comme souvent avec Moffat, est l'élément central de cette saison, à commencer par celle d'Amy Pond puisque elle n'est encore qu'une enfant lorsque le Docteur fait sa connaissance de façon loufoque et amusante.

Celui-ci, tout juste régénéré, déboule dans son jardin à bord de son fameux Tardis de manière impromptue nous donnant à nous téléspectateurs l'occasion de faire la connaissance avec ce onzième Docteur au look de professeur dandy anglais d'archéologie, extrêmement énergique et beaucoup plus démonstratif émotionnellement, plus enjôleur également, se rapprochant conceptuellement parlant plus du modèle du grand-frère protecteur comparé à ses incarnations passées, encore plus bavard que d'habitude, affichant un impressionnant débit d'élocution.

Le premier épisode assied immédiatement Matt Smith (alors âgé de 26 ans) en tant que digne successeur de Tennant et des précédentes incarnations du Docteur, l'acteur affichant un naturel déconcertant pour se glisser dans la peau du dernier des maîtres du temps, l'interprétant avec beaucoup d'aisance et de fraîcheur (même si de son propre aveux il lui aura fallu quelques épisodes pour lui imprimer son propre style), se démarquant singulièrement par un tempérament plus exalté encore que ne l'était le dixième Docteur, plus turbulent et agité aussi, comme un enfant coincé dans le corps d'un adulte, une logique une fois de plus liée au concept même du personnage, ce dernier rajeunissant de régénération en régénération, détail amusant puisque parfaitement adapté au jeunisme habituel appliqué aux vieilles séries mais ici intégré une fois de plus au concept même du mythe.


Un nouvel arc scénaristique est mis en place, qui va servir de fil rouge tout au long des treize épisodes que comporte cette saison, et même commencer à introduire la suivante, impliquant une faille dans le temps dont serait responsable le Docteur du fait de ses allées et venues temporelles, responsables de nombreux dysfonctionnements dans le temps, d'altérations occasionnant bien des soucis à notre Time lord.

C'est d'ailleurs ce problème qui va lui permettre de faire la connaissance d'Amy Pond (remarquablement interprétée avec beaucoup de fraîcheur par la séduisante Karen Gillan), celle qui va devenir la nouvelle compagne du Time lord, qui va l'accompagner dans ses nouvelles aventures à travers l'espace et le temps, une jeune femme qui est sur le point de se marier à Rory Williams, un grand dadais un peu maladroit mais extrêmement amoureux d'elle qui va bien malgré lui être également embarqué dans les péripéties extravagantes du Docteur.

Durant cette saison cinq, Le Docteur va être confronté au fil des épisodes aux conséquences de cette faille , être amené à voyager dans le temps et sur d'autres planètes lui donnant l'occasion notamment de rencontrer, entre autre, le célèbre peintre Van Gogh confronté à une créature qu'il est le seul à percevoir (et responsable de la folie que l'histoire lui incombe!), de retrouver son ami  Winston Churchill durant la Seconde Guerre mondiale le temps d'un épisode impliquant les machiavéliques Daleks, le verra de nouveau être confronté aux côtés de la fabuleuse River Song, aux terrifiants Whipping Angels (de dangereuses statues qui exploitent le principe de 1, 2, 3 soleil à des fins mortelles!), devra stopper des vampires dans la somptueuse Venise de 1530, tentera d'empêcher l'invasion de créatures intra-terrestres bien décidées à reprendre le contrôle de la surface de la terre, et jouera les colocataires atypiques afin d'enquêter sur des disparitions étranges dans une résidence...


Une saison extrêmement riche et fabuleusement inventive qui met encore plus en avant l'humanisme légendaire du Docteur toujours aussi utopiquement pacifiste, sorte de négociateur respecté dans la galaxie et le temps en somme, parfois obligé de faire des compromis mais préférant mettre sa propre vie en jeu plutôt que celle des autres, souvent confronté à des situations ou le Commun des Morte abandonnerait alors que lui non, il résiste vaille que vaille et préfère privilégier le bon côté des choses et maintenir l'espoir jusqu'au bout!

Rappelons que DOCTOR WHO est une série à la base destinée aux enfants, que ces derniers sont dans cette cinquième saison l'élément central narratif, donnant l'opportunité à Steven Moffat d'exploiter des thématiques liées à leurs émotions, de développer des concepts affiliés à l'enfance comme l'idée d'un ami imaginaire (Amy pond alors enfant est confortée par ses thérapeutes dans l'idée que le Docteur en est un!) , de parler de leur place au sein de la cellule familiale et même dans notre société, de savoir les écouter, de tenir compte et d'être respectueux envers leurs idées, leur approche des choses, souvent beaucoup moins conventionnelle et plus lumineuse que celle des adultes, le Docteur leur accordant la plus haute importance, les impliquant dans la résolution des problèmes rencontrés et les traitant comme son égal.


Mais ce sont les deux derniers épisodes "THE PANDORICA OPEN PART 1 ET 2" qui vont enfoncer le clou d'une saison passionnante et exaltante, conclusion qui fait intervenir dans son ouverture tous les personnages majeurs de la saison, de Van Gogh à Winston Churchill en  passant par la reine régnant sur la Grande-Bretagne au 29ème siècle elle-même et qui voit pour notre plus grand plaisir le retour de River Song (interprétée par l'irrésistible Alex Kingston), devenue à présent indissociable du futur du Docteur et de la série, et même celui de Rory que l'on croyait pourtant bel et bien disparu dans des circonstances dramatiques que je ne dévoilerai pas ici!

Nos héros vont découvrir via des signes éparpillés au fil du temps que le site de Stonehenge abrite une étrange boîte gigantesque, la Pandorica, visiblement centre de toutes les attentions et qui attire les convoitises de toute la galaxie, surtout celles des envahisseurs que notre cher Docteur a affronté et vaincus maintes fois de par le passé , que ce soit les Daleks, les Cybermens, les Sontariens ou encore les Atraxis, tous en orbite autour de la terre prêts à faire main basse sur le contenu mystérieux qu'elle renferme.

Les dernières minutes de cette première partie donne alors lieu à des séquences mémorables instantanément cultes au suspense haletant, le Docteur se retrouvant alors face à la quasi intégralité de ses ennemis jurés et défendant malgré tout la Pandorica pensant naïvement qu'elle renferme une arme absolue, un guerrier ultime... Mais la réalité est toute autre et avant qu'il ne le réalise il va se retrouver pris au piège d'un complot intergalagtique visant à le mettre définitivement hors d'état de nuire, le tout culminant dans un Cliffhanger mémorable ou l'intégralité de ses amis se retrouvent de plus mis à mal!


Malheureusement la deuxième partie s'avère un peu décevante, les paradoxes temporels la rendant trop hasardeuse, malgré un rythme extrêmement soutenu et des mises en situations inventives mais totalement improbables (en tenant compte de la logique et des règles de l'univers propre à la saga), les solutions de facilités scénaristiques s'enchaînant à l'écran et donnant lieu à des retournements de situation bien pratiques pour sortir nos héros de leur fatalité mais complétement incohérents, même si le final s'avère particulièrement émouvant, touchant et libérateur, concluant joliment la thématique de l'ami imaginaire initié dans le premier épisode et donne dans le divertissement aux péripéties purement jouissives.

Une fin de saison mi-figue mi-raisin qui tente tant bien que mal de rivaliser avec celles des précédentes mais n'arrive jamais à être à la hauteur de ses promesses en termes d'enjeux dramatiques et de cohérence narrative, probablement car Moffat reste trop dans le sillage de T.Davis en voulant donner à tout prix dans le spectaculaire et les coups de théâtre alors que les éléments émotionnels qu'il installe, eux, fonctionnent parfaitement et touchent pourtant bien au cœur jusqu'au bout.

Nul doute quand s'affranchissant complétement de son prédécesseur, il trouvera sa propre identité, ou plutôt s'affirmera complétement, et qu'il montrera qu'il est un scénariste de génie qui privilégie les valeurs du Docteur, le cœur, les émotions humaines, sans trahir l'héritage aventuresque de la saga.

Il faudra attendre la sixième saison pour s'en convaincre définitivement, saison qui débute d'ailleurs par un sacré choc :  l'exécution du célèbre Time lord!

Mais ça c'est une autre histoire...


NOTE GLOBALE : 17/20

DÉDICACE AMOUREUSE À MA SANDRINE, LA TIME LORD DE MON CŒUR ET À DELPHINE BATIER QUI COMME LE DOCTEUR VIT SES RÊVES QUELLES QUE SOIENT LES DIFFICULTÉS ET L'ADVERSITÉ, AINSI QU'À PHILIPPE ASTRUC TOUJOURS ET ENCORE LE REGARD TOURNÉ VERS LES ÉTOILES ET À OLIVIER LE DOCTEUR AVEC MES AMITIÉS
Visuel contractuel de l'édition Blu ray Française officielle exclusive FNAC
 
Luke Iron Mars

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