mardi 20 septembre 2011

CONCOURS GEARS OF WAR 3!

CONCOURS GEARS OF WAR 3!!!



PARTICIPEZ AU CONCOURS POUR TENTER DE REMPORTER UN EXEMPLAIRE DU JEU ÉVÉNEMENT "GEARS OF WAR 3" SUR DARKDEADLYDREAMER!!!

SOYEZ LA PREMIÈRE OU LE PREMIER À RÉPONDRE CORRECTEMENT EN SUIVANT LES INDICES TROUVABLES SUR LE SITE ET GAGNEZ VOTRE EXEMPLAIRE DE GEARS OF WAR 3! BONNE CHANCE!

QUESTION 1 : Reconstituez la phrase mystère en répondant à cette première énigme. Les indices sont trouvables sur le blog!

Mon premier est l'âge de l'héroïne de HIGH - KICK GIRL!

Mon deuxième hurle "BRAAAIIIIIIIIIN", et se trouve en quantité dans les films et les jeux comme dans  DEAD BLOCK et BIG TITS DRAGON et portent des kway dans ONEECHANBARA THE MOVIE

Mon troisième est un Verbe caché dans l'article du film, ONEECHANBARA THE MOVIE 2008, ligne 19 (sans compter le titre), neuvième mot en partant de la gauche conjugué au pluriel.

mon quatrième : adverbe. qui n'est pas "derrière", est?

Mon cinquième est une somptueuse héroïne en short bleu moulant de DC Comics qui a fait l'objet d'un article sur DARKDEADLYDREAMER...


QUESTION 2 :


DÉCOUVREZ LE CHIFFRE MYSTÈRE EN RÉSOLVANT CETTE ÉQUATION :

Le nombre d'épisodes de GOSICK multiplié par l'année de sortie de LAST ACTION HERO, divisé par le nombre de volets de GEARS OF WAR, plus l'année de sortie de "I SPIT ON YOUR GRAVE" de MEIR ZARCHI.


La première ou le premier qui postera les bonnes réponses sur ce topic repartira avec le jeu!!! Toute réponse litigieuse ne sera pas prise en compte. Le concours sera automatiquement clos une fois la bonne réponse postée.

                                     BONNE CHANCE À TOUS ET À DEMAIN!!!

samedi 17 septembre 2011

LAST ACTION HERO de JOHN MC TIERNAN (1993)


LAST ACTION HERO de JOHN MC TIERNAN (1993)

Dany Madigan, onze ans, est un passionné de cinéma, un véritable fanatique surtout de films d'action, préférant même sécher les cours pour les voir et les revoir pour la énième fois même si il les connait par cœur, en ignorant les mises en gardes de sa mère qui peine à joindre les deux bouts pour les faire vivre.

Il va se voir offrir l'opportunité exceptionnelles par le biais de son ami, projectionniste de la salle décrépie dont il est un habitué, de voir en avant-première le nouveau chapitre de sa saga fétiche mettant en scène son héros favori : Jack Slater interprété par son idole absolue, l'acteur Arnold Schwarzenegger.

Lors de cette première Dany, excité de découvrir avant tous le monde JACK SLATER IV, va recevoir des mains de son ami un billet prétendument magique et hérité hypothétiquement du célèbre magicien Harry Houdini.
Non seulement ce billet est véritablement magique, mais de plus va le propulser là où ses rêves les plus fous vont devenir réalité : aux premières loges, au milieu même du film, aux côtés de son légendaire héros!


LAST ACTION HERO fait parti de l'infortunée liste de ces films maudits, véritable échec commercial en salle, détruits par la critique à sa sortie, rejeté et boudé par le public auquel il semblait à la base pourtant être destiné qui préférera s'extasier devant les dinosaures de JURASSIC PARK, et considéré hâtivement comme un gros blockbuster de plus au budget honteusement faramineux et sans âme.

Ça c'était en 1993, car aujourd'hui le film a retrouvé grâce au bouche à oreille au fil des années et surtout à la ténacité des cinéphiles éclairés amoureux du Genre un statut culte qui lui est légitimement dû, et est même considéré à présent comme une référence absolue dans le domaine et ce n'est que justice rendue!

Pas étonnant ceci dit que le film se soit planté en salle à l'époque, surtout aux Etats-Unis, dont le box office faisait alors référence encore plus qu'aujourd'hui, influant même sur la distribution des métrages dans le reste du monde, le film étant alors vendu, ou plutôt attendu à la base comme un véritable événement, un véritable concentré d'action totale et décomplexée.

Le public bouffeur de pop-corn découvre alors en salle un film qui au lieu de ça déconstruit les Actionners, démantibule  leur mécanique, met en valeur les incohérences et les aspects improbables liés au Genre en mettant en lumière le côté too much de ses héros et vilains, avec de plus en tête d'affiche, l'un de ses représentants les plus prestigieux, l'une de ses icônes emblématiques et incontournables d'alors, l'immense Arnold Schwarzenegger!


Sur le coup difficile pour tous ces spectateurs américains venus uniquement se divertir et se distraire de sourire autrement que jaune, puisque LAST ACTION HERO est alors perçu par ces derniers comme une attaque des fondements même de ce qui fait l'attrait de leur cinéma national, leur chère culture, et pour enfoncer le clou, c'est le réalisateur des plus grands Actionners du moment qui se trouve derrière la caméra, John Mc Tiernan, celui-là même à qui l'on doit des bombes représentatives du Genre et même qui l'ont révolutionné comme avec DIE HARD ou PREDATOR!

La pilule ne passe pas et LAST ACTION HERO ne récoltera que 50 millions de dollars au box office ne rentabilisant pas son budget initial de 85 millions, et sera vite considéré comme un échec et finira donc aux oubliettes...

Pourtant le film semble simplement avoir raté son véritable public, ou plutôt mal avoir été jugé et mal interprété, car LAST ACTION HERO n'est pas une critique du Genre péjorative mais est au contraire bel et bien un véritable cri d'amour, un hommage satirique et parodique parfois certes, mais simplement lucide et affectueux dans l'approche de son sujet, d'une intelligence rare et qui fait preuve d'énormément de tendresse envers tous ces fameux Actionners justement et ses fidèles spectateurs!


Dany Madigan, remarquablement interprété par le jeune Austin O'brien, est comme beaucoup de cinéphiles un jeune garçon qui tente juste de fuir la réalité de sa vie si ennuyeuse et si maussade. Il vient simplement chercher de la distraction et du rêve en s'installant dans ces salles obscures. Difficile alors pour nous spectateurs de ne pas s'identifier à lui immédiatement avec tendresse car c'est exactement ce que nous-mêmes sommes venus chercher en regardant LAST ACTION HERO.

Tous les signes extérieurs d'ailleurs sont là pour renforcer cette identification, Dany étant un passionné absolu du genre s'extasie devant, JACK SLATER IV, le film dans le film et séquelle d'une saga à succès avec en tête d'affiche la superstar Arnold Schwarzenegger, anticipant le déroulement du scénario en sachant pertinemment et en connaissance de cause que son héros s'en sortira vaille que vaille sans une égratignure malgré les explosions et les pluies de balles, jusqu'au moment fatidique où le fameux ticket magique l'éjecte de façon impromptue là où tous cinéphiles rêvent d'être : dans le film, au côté même de son idole de fiction, au cœur de l'action, lancé en pleine course-poursuite!

On jubile littéralement tout comme Dany qui se retrouve alors dans cet univers qui le fait tant rêver mais, et l'intelligence du scénario vient de là, ce dernier est parfaitement lucide sur sa situation et rapidement confronte la réalité qu'il connait à cette vie totalement factice qui pourtant l'attire à la base et participe à son plaisir de spectateur en salle, en tournant en dérision l'absurdité des situations et en mettant en évidence les incohérences totalement improbables absentes de notre monde bien réel.


C'est là où le script fait preuve d'une subtilité intéressante car en voulant démontrer à Jack Slater qu'il est dans un film, Dany nous révèle à nous spectateurs bien réels de LAST ACTION HERO ce qui fait finalement tout le charme de cette catégorie de métrages, les Actionners, en pointant du doigt et en démontant tous ses rouages et même si le ton paraît moqueur, il est surtout utilisé là pour nous éclairer sur ses fonctionnements absurdes totalement surréalistes qui parfois d'ailleurs pouvaient nous échapper à nous... Il faut se l'avouer, à l'époque on se sentait un peu idiots sur le moment d'avoir avalé sans broncher autant de films qui utilisent ces mécaniques et ces grosses ficelles systématiques!

Tout y passe, du supérieur black qui hurle de façon inintelligible, aux jolies filles aux mensurations de top models qui arpentent les rues de la ville toutes plus superbes les unes que les autres et souvent habillées de façon outrancièrement sexy, ou encore les locaux du commissariat pimpants et ultras luxueux où Dany croise le mythique T-1000/Robert Patrick de TERMINATOR 2 et la sulfureuse Catherine Tramell/Sharon Stone de BASIC INSTINCT et même un personnage félin animé!

Il est alors jouissif pour le cinéphile averti d'assister à cette déconstruction des clichés du Genre, tant les références cinématographiques abondent à l'écran, parfois de manière subtile, quelles soient visuelles, narratives ou même sonores.


Mais c'est loin d'être le seul intérêt du film de Mc Tiernan qui au-delà de cette analyse caustique n'en oublie pas le spectacle et son intrigue, puisque Dany n'arrivant pas à prouver ses dires, va alors tout simplement profiter de cette opportunité et vivre l'aventure aux côtés de son héros fétiche, l'aidant dans son enquête en se servant de ses connaissances de cinéphile, en anticipant les réactions et tous les événements à venir, faisant fi du déroulement narratif prévu à l'origine.

Ces passages donnent lieu à des moments d'anthologie totalement hilarants, notamment lorsque Dany saute les étapes traditionnels de l'investigation en montrant simplement à Slater la maison où trouver le bad guy du film, normal puisqu'ayant assisté à une partie de la projection du film celui-ci connaît déjà  les tenants et les aboutissants de l'affaire au contraire de son héros qui lui suit à la ligne le déroulé du script.

Il va alors chambouler le récit par ses interventions totalement imprévues et attirer se faisant l'attention des vilains de l'histoire fictionnelle, surtout celle de Bénédict dit "l'homme à l'œil de verre", inévitable tueur à gage que l'on retrouve sous une forme ou une autre dans tous les films du Genre et campé par le charismatique Charles Dance de façon magistrale et inoubliable!


L'intrigue pousse donc le vice à retourner la situation, et cette fois c'est un personnage fictif, qui plus est vilain, qui va prendre conscience que quelques chose ne tourne pas rond et que Dany n'a pas sa place dans son univers, va finir par découvrir que ce gamin vient du monde réel et faire le chemin inverse en s'y rendant donnant à Mc Tiernan une nouvelle occasion de développer son concept en confrontant son héros factice aux dures règles inhérentes de notre réalité avec tout ce que cela implique incluant l'absence d'invulnérabilité de ce dernier, douleur, fatigue, souffrance, et même la mort potentielle...

Cette partie change donc radicalement de ton en quittant le terrain de la comédie, et Tiernan se sert à présent de ses personnages fictifs pour nous rappeler à nous spectateurs que notre monde est loin d'être rose et que nous en sommes de plus les véritables acteurs infortunés, poussant le bouchon jusqu'à montrer que notre réalité est bien plus propice aux injustices et autres exactions impunies et qu'ici le bien ne triomphe pas forcément du mal, bien au contraire...

On imagine bien que les spectateurs, en particulier celui américain, ont moyennement apprécié cette dure réalité des choses, car et rappelons-le, ils étaient venus pensant uniquement se distraire et non pas pour qu'on leur rappelle le sombre quotidien auquel ils sont confrontés tous les jours.


Schwarzenegger joue d'ailleurs à ce moment son propre rôle et fait étonnamment son autocritique, se fustigeant à l'écran en confrontant ses deux incarnations, fictive et réelle.
Il fait preuve d'une interprétation exceptionnelle dans ces deux rôles bien distincts et nous interpelle à plusieurs reprise sur les raisons qui pousse ces films d'actions à être réalisés, pour nous satisfaire avant tout, nous public avides de sensations fortes!

Le personnage de Slater s'interroge même alors sur les raisons pour lesquelles les scénaristes lui ont brutalement retiré son fils le faisant mourir dans d'atroces circonstances, nous confrontant et nous mettant dans une position inconfortable et coupable puisque ce genre de drame narratif participe pour nous spectateurs à rassasier nos émotions, élément scénaristique simplement là pour nous faire ressentir de l'empathie envers le héros en souffrance.

Mais Mc Tiernan une fois de plus n'en oublie pas ce qui fait l'intérêt de tous ces films dont il démonte les codes : la part de magie! Et c'est bien elle qui au final viendra livrer un touchant happy ending, nous rappelant ce faisant que quoi qu'il en soit tout cela n'est que du cinéma, du grand spectacle, avec sa part de rêve obligatoire et que son héros, pourtant confronté à la mort personnifiée elle-même (toute droit sortie d'un film d'Ingmar Bergman LE SEPTIÈME SCEAU et interprétée de manière classieuse par Ian Mc Kellen himself ) est là avant tout pour divertir et faire rêver.

On assiste alors à une des scènes les plus émouvantes du métrage lorsque Slater, mortellement blessé, demande à son jeune fan Dany de retourner dans son monde réel, dans cette salle de cinéma ou tout à commencé, là où il croira toujours en lui et le fait vivre se faisant, nous rappelant que nos héros sur pellicule sont bel et bien éternels tant qu'on y croit nous et que l'on continue inlassablement à s'assoir dans les salles obscures à leur recherche...


Remarquablement réalisé,  Mc Tiernan ayant enfin les moyens de ses ambitions, LAST ACTION HERO s'offre de plus un casting de rêve à tous les niveaux incluant la fine fleur de l'époque, des caméos d'exceptions à la pelle, un score magnifique intégrant un thème inoubliable pour Slater du regretté Michael Kamen ( d'ailleurs lui-même spécialiste du Genre puisqu'on lui devait déjà ceux des ARME FATALE ), appuyé par une soundtrack aux accents hard rock impérissable et aligne les séquences et les répliques instantanément cultes et ce à un rythme soutenu, sans le moindre ralentissement.

Certains verront une mise en abîme du Genre alors que d'autres y verront plutôt une auto-analyse intelligente et un hommage à tout un pan de cinéma. Peu importe car quoi qu'il en soit Mc Tiernan démontre qu'il fait preuve de beaucoup de lucidité concernant un Genre dont il est lui-même l'une des figures emblématiques et s'assume totalement faisant preuve d'auto-dérision avec franchise et ironie, tout comme l'immense Arnold Schwarzenegger, et ce n'était pas chose évidente d'avoir le recul suffisant considérant que les deux stars étaient alors au sommet de leur gloire.

18 ans après le spectacle reste intact et semble même avoir été tourné cette année, tant visuellement le spectacle est complet, le blu ray offrant de plus une image d'une limpidité ahurissante tenant compte du rendu en salle et facilement trouvable neuf dans les dix euros mais malheureusement sans le moindre supplément,  l'essentiel étant de toute façon le film lui-même.

LAST ACTION HERO est définitivement une des œuvres les plus puissantes et maîtrisées de Mc Tiernan et, aussi dingue que cela puisse paraître aujourd'hui, finalement le dernier vrai représentant de cette époque bénie, le dernier vrai héros du genre justement, presque une conclusion ultime en somme qui forcément met donc la larme à l'œil lors de son (re) visionnage et s'avère être un des derniers véritables monuments du cinéma d'action à l'ancienne comme l'annonce le titre!

Dire le contraire serait, comme dirait Slater, une MONUMENTALE erreur!


NOTE GLOBALE : 19/20

DÉDICACE À BRUNO "JUSQU'AU BOUT DU RÊVE" DUSSART

Luke Iron Mars
(qui malgré son âge avancé a jubilé devant LAST ACTION HERO POUR LA 32145 FOIS et a su garder son âme d'enfant!)

vendredi 16 septembre 2011

HIGH - KICK GIRL! aka HAI KIKKU GÂRU! de FUYUHIKO NISHI (2009)


HIGH - KICK GIRL! aka HAI KIKKU GÂRU! de FUYUHIKO NISHI (2009)

Kei Tsuchiya jeune pratiquante de karaté de 17 ans en quête de force et de puissance est frustrée par l'apprentissage de son maître, le vénéré Matsumura, qui lui, privilégie un entraînement basé sur une philosophie plus noble et spirituelle de cette discipline.
Voulant éprouver ses capacités, Kei va de dojo en dojo pour y défaire les combattants les plus valeureux afin de récupérer leurs ceintures noires, rang qu'elle rêve d'atteindre.
Elle va bientôt être contactée par un groupe de mercenaires composé d'artistes martiaux, "les Destructeurs", qui souhaitent l'introniser dans leur groupe. Mais Kei va vite découvrir que cela n'était qu'un prétexte pour approcher son maître qui fait l'objet d'une vendetta...


D'un point de vue martial, HIGH - KICK GIRL remplit très largement le cahier des charges attendu en alignant des combats toutes les deux minutes et mettant en scènes des participants tous plus impressionnants les uns que les autres dans leurs disciplines respectives, surtout celle du karaté au centre de l'histoire, et très réaliste puisqu'on se rend compte rapidement qu'il n'y a de toute évidence, aucunes doublures cascades, chaque acteur étant des artistes martiaux confirmés et cela saute aux yeux.

On passe donc sur la simplicité de l'intrigue, après tout les meilleurs films du genre ne s'en embarrassent pas, (repensez aux film de Bruce Lee par exemple), mais malheureusement  HIGH - KICK GIRL souffre de problèmes graves qui l'handicape de façon irréversible.


D'un point de vue technique les combats sont impressionnants, et chose de plus en plus rare les coups, les combinaisons et autres enchaînements semblent réellement portés et donc très réalistes. Les combattants se livrent à de véritables prouesses vraiment sidérantes-oui c'est indéniable aussi-mais seulement voilà, il ne sont pas acteurs et cela se voit immédiatement tant leur jeu est inexistant... Cette amateurisme pourrait passer car encore une fois de nombreux films de la catégorie en souffrent sans pour autant gâcher le spectacle martial que de toute façon on est venu rechercher en premier lieu. Seulement il y a un problème bien plus important : le réalisateur.

C'est surtout la réalisation et la mise en scène de Fuyuhiko Nishi qui fout tout en l'air et c'est bien dommage car s'il semble admirer et même être lui-même un spécialiste des arts martiaux, mais il n'a en revanche aucun talent de metteur en scène et se contente durant l'intégralité de son film de poser sa caméra en filmant ses artistes hors du communs de façon tellement plate qu'il désamorce l'intensité des combats, figeant presque ces derniers et les rendant austères à tel point qu'on a l'impression de regarder un documentaire technique sur la discipline du karaté et non un film de fiction.


Vous vous dites qu'en tant qu'amateur ce rendu réel pourrait être un atout, mais vous vous trompez, il rend l'ensemble fade, terriblement ennuyeux et surtout très lent, un comble alors qu'à l'écran les protagonistes affichent bien une rapidité d'exécution des mouvements prodigieuses.

On a un peu l'impression de voir le jeu "VIRTUA FIGHTER" en live mais sans aucuns mouvements de caméra, juste un étalage de techniques certes impressionnantes et très variées mais jamais mises en valeur visuellement, et accablés par ces jeux d'acteurs minimalistes... Mais le pire n'est pas là!


La mise en scène fait intervenir en fin de mouvement ou d'enchaînement des replays, comme dans les jeux vidéo, avec ralenti afin de bien nous les montrer et d'insister sur la technique des coups portés. Si cette mise en scène est lors des 5 premières minutes amusante et même intéressante, elle devient vite insupportable car utilisé systématiquement, et ce pendant l'intégralité du métrage, ralentissant encore plus le rythme narratif visuel et finit par être totalement de mauvais goût, puisque mal utilisée.

Le réalisateur n'a aucune conscience de la lourdeur de son procédé même si ses intentions sont bonnes et que bien sûr on comprend qu'il souhaite simplement avec cet exercice de style, mettre en lumière les prouesses admirables de certains coups. Mais franchement à force d'en user et d'en abuser à outrance, il en plombe les effets voulus et nous plonge même dans la saturation totale... On finit alors par pester à chaque nouvelle fois que ce procédé intervient et donc à se désintéresser de ce que l'on voit à l'écran.


Un détail vient enfoncer un peu plus cette impression de rendez-vous manqué : La musique totalement abominable, petit budget ou pas, qui semble être interprétée sur un clavier Bontempi et compte parmi les scores les plus atroces jamais composés et entendus...

Mais attention, si vous aimez la discipline et que vous arrivez à dépasser toutes ces tares, vous y trouverez votre compte malgré tout, mais en sortant les séquences d'actions de leur contexte cinématographique, de cette mise en forme maladroite et lourde, car une fois de plus, et j'insiste sur ce point, les prouesses sportives sont bel et bien là, et valent le coup d'œil surtout pour le connaisseur averti!

Il faut de plus savoir que l'héroïne annoncée sur l'affiche n'est en fait qu'un élément scénaristique qui est là pour nous révéler le véritable sujet du film, à savoir son maître et sa vision de l'art du karaté. Même si le principe ne plaira pas à tous il a le mérite d'être surprenant, l'héroïne que tous pensaient voir passant alors totalement au second plan.


Dommage, vraiment, car les artistes martiaux eux sont réellement intéressants  et se donnent à fond, à commencer par son actrice principale Takeda Rina qui malgré son jeune âge, impressionne d'un point de vue sportif sans être pour autant une actrice au jeu convaincant. Et si le film avait été entre les mains d'un vrai réalisateur et non d'un technicien en art martial, qui livre du coup une sorte de bande promo formelle sur le karaté, on aurait sans aucun doute assisté à un spectacle total.

Le film n'intéressera donc que les plus curieux, peut-être les fidèles du genre, mais principalement les pratiquants en art martiaux eux-mêmes voulant admirer des techniques joliment exécutées de manière réaliste, mais tout cela ne suffit pas à faire un bon film!

NOTE GLOBALE : 10/20

DÉDICACE À TED JAGOREL

Luke Iron Mars

jeudi 15 septembre 2011

KYONYU DRAGON aka THE BIG TITS DRAGON aka BIG TITS ZOMBIE 3D de TAKAO NAKANO (2010)


KYONYU DRAGON aka THE BIG TITS DRAGON aka BIG TITS ZOMBIE 3D
de TAKAO NAKANO (2010)

Avouons-le, un bon Z ne fait pas de mal de temps en temps, ne serait-ce que pour sortir un peu de cet état blasé dont nous, cinéphiles de tous acabits, pouvons parfois faire preuve.
C'est dans ces conditions que je me suis laissé tenter par ce film totalement inédit chez nous, et cela se comprend compte tenu de sa nature, sans rien en attendre, si ce n'est de me vider la tête et de vite l'oublier, sans même avoir l'intention de le regarder en entier malgré sa courte durée de 1h15.

Et bien figurez-vous que finalement ce KYONYU DRAGON vaut son pesant de cacahuètes si l'on aime le genre et parvient même à réussir à nous convaincre qu'il méritait d'être vu contrairement à nombre de ses concurrents de sa catégorie!


Lena Jodo, récemment revenu du Mexique où elle officiait comme danseuse, tente tant bien que mal de sortir de sa condition de looseuse à temps plein! Jeune femme au tempérament immature, elle va se voir offrir un job de danseuse exotique dans un club minable paumé au fin fond du Japon.
Elle va y côtoyer 4 autres filles, toutes plus à la masse les unes que les autres dont la gothique et taciturne Maria.C'est l'ennui et le manque de clients qui va rythmer leurs journées jusqu'au jour où elles vont découvrir un passage secret renfermant une bibliothèque occulte dont le fameux Necronomicon, le livres des morts...


Les Américains, notamment sous l'impulsion de Quentin Tarantino, s'évertuent ces derniers temps à faire revivre le cinéma d'exploitation et grindhouse des années 70 en produisant des films qui tentent, parfois avec réussite avouons-le, de retrouver, recréer et singer l'ambiance de ses films aujourd'hui cultes auprès d'une certaine frange de cinéphiles. C'est vite oublier que le cinéma d'exploitation n'est jamais mort et qu'aujourd'hui encore il existe bel et bien, notamment au Japon, encore faut-t-il se donner la peine de chercher et de fouiller en dehors des circuits traditionnels, comme à l'époque en somme!

Certes la plupart de ces productions sans-le-sou laissent à désirer et s'avèrent totalement inutiles, miteuses voire malhonnêtes, mais en fouillant bien, on trouve encore des films qui sortent du lot, 1 bon pour 50 mauvais en moyenne, et qui méritent d'être vus, ne serait-ce que pour le plaisir coupable qu'ils nous donnent!


KYONYU DRAGON au départ s'annonce d'ailleurs comme un de ces films totalement malhonnêtes, produit par JUNK FILM, un éditeur opportuniste qui donne dans les productions polissonnes voire pornos de très mauvaises factures, est tiré d'un manga franchement mauvais tout aussi dispensable et aligne un casting d'actrices érotiques, un peu comme chez SEDUCTION FILM pour les Etats-Unis, mais avec encore moins de moyen... Comprenez qu'a côté la firme TROMA est pour ainsi dire une grosse prod, quoi!

En parlant d'opportunisme, le film est d'ailleurs renommé dans un premier temps  BIG TITS DRAGON, car on le sait les fortes poitrines ça rapporte, puis retitré BIG TITS ZOMBIE, ben oui les Zombies sont bien plus à la mode que les dragons hein!!! Bref, vous pigez l'idée, des belles filles à fortes poitrines, des zombies, de la violence, du sexe, de l'opportunisme car le film existe en 3D...  Mais attendez??? Ce sont tous les éléments d'un film grindhouse d'exploitation ça!!!


Alors pourquoi ce film s'en sort pas trop mal finalement contrairement à ses concurrents?
La première surprise vient de son actrice principale, Aoi Sola, issue de l'industrie Japonaise erotico-porno qui s'avère être une jolie révélation inattendue!

Elle fait preuve de beaucoup de talent à la surprise générale, aligne des mimiques vraiment craquantes, est hilarante avec un rythme comique bien à elle et s'exprime avec une voix un peu rauque dont elle joue avec beaucoup de justesse sans en abuser (au contraire d'autres actrices beaucoup plus célèbres). Bref, elle a un charme fou et on s'attache à elle dès ses premières répliques et croyez-le ou non, mais ses mensurations, certes explosives, finissent par vous passer au-dessus de la tête tant son jeu se révèle plaisant et surprenant.

Elle est de plus extrêmement crédible lorsqu'elle passe à l'action tronçonneuse à la main, chose plutôt rare dans le genre, ce type d'actrices étant plutôt d'habitude uniquement choisies pour leurs mensurations et non leurs compétences au combat! Il est par contre décevant de la voir si peu en pleine action, la production n'ayant clairement pas les moyens d'en montrer beaucoup recycle même plusieurs plans pour rallonger la sauce ...

Non, c'est vraiment son jeu de jolie looseuse qui cumule les choix calamiteux qu'elle interprète avec aisance qui retient notre attention, attire notre sympathie et ça ce n'était pas gagné étant donné que le titre du film annonce du "Big tits"!


D'ailleurs finissons-en avec ces poitrines annoncées, qui finalement s'affichent moins de quelques secondes à l'écran. Si vous êtes là pour ça passez votre chemin car vous serez déçus (louez-vous un X vous gagnerez du temps) et puis l'intérêt n'est plus là car croyez le ou non mais une fois attaché à Aoi, on finit par avoir envie de voir la suite juste pour elle, son personnage marrant, rigolo, à la ramasse et quelque part touchant et attachant, toutes proportions gardées car souvenez-vous qu'on est dans du Z.

Le film cumule tous les excès possibles, à commencer par une ultra-violence décomplexée, des dialogues ridicules mais assumés et ça se voit, des sfx et des maquillages tellement pourris qu'on se demande si on peu appeler ça des sfx, des raccourcis scénaristiques débiles etc. etc... DU BON GROS Z DES FAMILLES QUOI! Et je peux vous l'assurer, on se marre, mais alors à s'en taper la tête contre les murs surtout lors de certaines séquences immédiatement cultes comme celle du "vagin lance-flammes" ou des sushis zombies (!?!) , oui vous avez bien lu!


Le Livre des Morts est à lui tout seul une source de rigolade puisque les actrices se contentent de baragouiner des mots façon yaourt sans cohérences pour signifier qu'il s'agit d'écrits anciens et occultes, de quoi rigoler surtout lorsque l'une d'elles annonce fièrement qu'il est écrit en latin!!! En ayant fait 5 ans, je peux vous dire que non, le yaourt qu'elles prononcent n'en est pas!

Les zombies eux-mêmes sont tordants, affublés de masque que vous pouvez tous acheter au Carrefour du coin pour Halloween, vaguement maquillés et plus ou moins renforcés par des effets dans quelques plans en CGI digne d'une Playstation, que dis-je, d'une super Nintendo, sans parler des câbles des marionnettes apparents!!!
Les décors sont particulièrement inexistants, l'un d'eux est même intégralement recouvert de plastique transparent, probablement parce que l'équipe de tournage doit restituer les lieux propres une fois le tournage fini!


Pourtant le film s'offre quelques aspects surprenants. Le réalisateur Takao Nokano tout d'abord fait plutôt montre d'un certains savoir-faire, car franchement comparé aux autres production JUNK FILMS il a le sens du cadre et filme ses actrices avec beaucoup de tendresse sans s'appesantir sur leur physique plus que ça, sans insister tout du moins malgré les passages obligés bien entendu, on sent un "je-ne-sais-quoi" d'envie de faire bien et cela transparaît à l'écran malgré le manque évident de pognon...
Et puis comme dit plus haut il y a Aoi, vraiment talentueuse qui mériterait d'évoluer vers des productions plus ambitieuses, c'est tout du moins ce que je lui souhaite!

Du Z, j'en ai bouffé, et de l'insupportable, des choses dont vous avez pas idée, mais KYONYU DRAGON présente toutes ces caractéristiques trop rares de nos jours du divertissement complètement débile mais sympathique totalement fauché mais réalisé honnêtement, joué avec bon cœur et sincérité, qui a pour seul but de donner du plaisir aux rares spectateurs qui s'aventureront en connaissance de cause à le regarder, ni plus ni moins sans jamais se prendre au sérieux, et vous laissera un sourire sur les lèvres après 1h15 de délire foutraque hautement bordélique mais au combien hilarant!

NOTE GLOBALE : 10/20 en tenant compte du plaisir coupable engendré par ce type de production!

DÉDICACE À STÉPHANE FEUILLOLEY ET MATTHIEU BARADEL qui comme moi aime le Z le vrai et à DORCELO pour le sous-titrage et la copie de cet inédit

Luke Iron Mars

mercredi 14 septembre 2011

ONEECHANBARA THE MOVIE - VORTEX - aka CHANBARA BEAUTY VORTEX aka ZOMBIE KILLER VORTEX de SHOUJI ATSUSHI (2009)


ONEECHANBARA THE MOVIE - VORTEX -  aka CHANBARA BEAUTY VORTEX aka ZOMBIE KILLER VORTEX de SHOUJI ATSUSHI (2009)

Avant de commencer la review de ce ONEECHANBARA VORTEX, il est nécessaire que vous lisiez celle du premier opus que j'ai écrit en cliquant sur ce lien :

http://darkdeadlydreamer.blogspot.com/2011/09/oneechanbara-movie-aka-chanbara-beauty.html

Cela étant fait, rentrons dans le vif du sujet!


Dans un mode dévasté par les morts vivants, Aya et Saki, deux sœurs du clan Himichi qui possèdent un sang aux propriétés puissantes uniques vont faire la connaissance de Misery, une autre jeune femme partageant cette singulière particularité. Elle va leur apprendre qu'une organisation cherche à s'accaparer les pouvoirs de ce sang en capturant tous ceux qui le possèdent et dirigée par la mystérieuse Himiko.

Aya, Saki et Misery vont alors partir à la recherche d'Himiko, qui de plus semble contrôler une puissante armée de zombies. Mais les deux sœurs vont bientôt se rendre compte qu'elles ont été bernées et vont tomber dans un piège tendu par Himiko...


Autant le dire tout de suite, j'ai vécu un véritable calvaire lors de la projection de ce film et j'ose le dire il s'agit probablement d'une de mes dix expériences de cinéphile les plus atroces jamais vécue! 

Le précédent opus, ONEECHANBARA était sympathiquement distrayant et nous faisait passer un moment agréable malgré tous ses nombreux défauts, mais il devient carrément un chef d'œuvre comparé à la débâcle insupportable qu'est ONEECHANBARA VORTEX!

Pour commencer, sachez que VORTEX n'est pas la suite de ONEECHANBARA mais un reboot et ce moins d'un an après la sortie de ce dernier!


Une fois ce constat établi, on repart donc à zéro et au début on croit comprendre les raisons de ce reboot, le premier film trahissant le matériau d'origine sur plusieurs points, dont le fait que les deux sœurs Aya et Saki, héroïnes principales du jeu qui normalement combattent côte à côte, se retrouvaient à l'inverse dans le film ennemies jurées.
Les autres changements majeurs concernaient l'ajout d'un sidekick et quelques libertés concernant notamment les tenues et le background de Reiko.

Mais malgré tout le film fonctionnait plutôt bien grâce notamment à d'honnêtes interprétations et à des séquences d'action bien chorégraphiées malgré un petit budget, il avait le mérite d'être un bon divertissement et visuellement était assez fidèle au jeu.


Le reboot qu'est ONEECHANBARA VORTEX semble oublier tout cela ou plutôt applique complétement la recette inverse car non seulement les défauts du premier sont toujours présents et multipliés par mille mais surtout les qualités citées plus haut disparaissent complétement au profit de nouveaux problèmes. C'est la totale, quoi!

Commençons par les qualités : les tenues des héroïnes sont encore plus fidèles aux jeux, notamment celle de Reiko qui retrouve ses lunettes et de nouveaux personnages jusque-là absents sont réintégrés dont Misery qui s'avérera devenir la boss de l'armée des zombies et donc la bad girl à abattre.

La trame également reprend dans les grandes lignes celle du jeu ONECHANBARA BIKINI SQUAD, on pense donc lors des 5 premières minutes que ce reboot sera plus fidèle et donc plus jubilatoire que le premier film.
Faux et fin de l'énumération des qualités du film!


Les nouvelles interprètes des héroïnes ont certes les mensurations adéquates et le physique de leur équivalent de pixels, mais bon sang qu'elle sont mauvaises actrices!
Aya, qui dans le précédent film était admirablement jouée par Eri Otoguro est ici interprétée par la surpoumonnée Chika Arakawa mais manque cruellement de charisme et s'avère vraiment mauvaise dans son jeu, se contentant de grimacer pour signifier la colère par exemple.

Les interprètes de Saki et de Reiko ne sont pas mieux loties puisqu'elles ont bien du mal à aligner leurs répliques respectives sans sur-jouer à outrance et de plus semblent ne pas trop savoir comment se tenir face à une caméra.


Le personnage de Reiko est à ce titre un mystère complet dans ce film puisqu'elle apparaît et disparaît aussitôt et ce sans raisons réelles et comble du comble, alors que ce reboot semblait corriger l'erreur du précédent film de faire d'Aya et Saki des rivales, voilà que soudainement et sous des prétextes ridicules cela se produit de nouveau ici!

Adios la fidélité affichée au début et ce en moins de quinze minutes! Et on est (malheureusement) qu'au début de ce désastre total!

Une des choses les plus hallucinantes concerne les combats qui étaient réussis et particulièrement bien chorégraphiés dans le premier opus, ici réduit à leur plus simple expression et qui balancent aux chiottes les fameux coups spéciaux d'Aya qui en faisait tout l'intérêt au profit d'effet de projections de sang numériques à deux balles sur l'écran qui sont marrants deux secondes mais deviennent atroces à supporter car systématiquement utilisés et franchement graphiquement gênants pour pas dire -excusez moi de l'expression- vraiment chiants et de mauvais goût!


La mise en scène est tout bonnement inexistante, les combats se contentent de montrer les protagonistes gesticuler dans tous les sens sans cohérence visuelles réelles, les décors déjà un peu nazes dans le premier film sont ici totalement pourris, les zombies ressemblent à tout sauf à des zombies, l'histoire est proprement sans intérêt, même si elle tente de faire le lien avec le jeu en exploitant le mode berserk de l'héroïne et introduit un nouveau personnage masculin pseudo romantique et héroïque à baffer et la musique est proprement insupportable et vous laissera une atroce migraine!!!

Le combat final atteint des sommets de bêtises que ce soit visuellement, narrativement ou au niveau des interprétations totalement affligeantes... On hallucine et on supplie que tout cela s'arrête, et vite!

Non, rien à en tirer, le film dure 1h20 et on a l'impression qu'il dure 4h00 tellement c'est atroce et pénible à regarder... J'ai bataillé pour ne pas m'endormir à maintes reprises et pourtant il n'était même pas 19h lorsque je l'ai vu... Au bout d'un moment la projection devient même une véritable torture mentale et visuelle qui éprouve la tolérance des plus courageux cinéphiles comme moi pourtant habitué au Z les plus calamiteux... Et ce n'est pas l'opulente et remuante poitrine de Chika Arakawa qui y changera quoi que se soit!

NOTE GLOBAL : 03/20


Luke Iron Mars

ONEECHANBARA THE MOVIE aka CHANBARA BEAUTY de YÔHEI FUKUDA (2008)



ONEECHANBARA THE MOVIE aka CHANBARA BEAUTY de YÔHEI FUKUDA (2008)

Dans un  monde envahi par les morts vivants, la belle Aya, experte en extermination de zombies et accompagnée de son partenaire Katsuji, parcourt les terres dévastées à la recherche de sa sœur Saki, responsable de la mort de leur père.
Elle va en route faire la rencontre de Reiko elle-même en quête de vengeance personnelle qui va lui dévoiler que Saki travaille aux services du docteur Sugita, l'homme responsable de l'épidémie à l'origine des zombies qui a conduit l'Humanité à sa destruction.
Elles vont s'allier afin d'assouvir leurs vengeances respectives et pour mettre un terme aux agissements du docteur Sugita et de son armée de morts...


Mais qu'est-ce donc encore vous-dites-vous que ce film??? Comment ça? Vous connaissez pas ONEECHANBARA? Vous ne savez pas qu'il s'agit de l'adaptation d'un jeu vidéo non plus? C'est normal, n'ayez crainte c'est tout à votre honneur, car ONEECHANBARA est surtout connu de ceux qui s'aventurent là où même certains core geek n'osent pas, au-delà des frontières du raisonnable et du bon sens!

Il s'agit à la base de l'adaptation d'une saga vidéoludique donc, plus connue chez nous via l'épisode du nom de ONECHANBARA BIKINI SQUAD et sortie de manière totalement confidentielle du fait de sa qualité pour le moins négligeable. Pour résumer le jeu, disons que tout est dans le titre ou quasiment, à savoir des jolies filles souvent en bikini, de l'action frénétique, de l'ultra-violence et des zombies.


OH, je vous vois venir et commencer à baver en vous disant que tout cela est fort intéressant, mais il faut savoir que techniquement les jeux sont particulièrement mauvais, offrent un gameplay rigide insupportable et affichent des graphismes à la ramasse pas franchement engageants compte tenu des standards de qualité des productions actuelles.

C'est dans la catégorie Z des jeux que figure cette saga, ceci expliquant pourquoi nombre d'entre vous n'en avez jamais entendu parler, mais allez savoir pourquoi, votre serviteur, à savoir moi-même, en suis très fan pour ne pas dire accro, pour ne pas dire un expert! Ben oui, il faut bien que quelqu'un s'y colle non???

Bref, le jeu vous permet de diriger plusieurs charmantes héroïnes aux mensurations anatomiques exceptionnelles et de massacrer des hordes de morts vivants dans des décors sommaires avec pour seul but le défoulement total et un maximum de fun immédiat.
Pour autant, il faut vraiment en vouloir pour y jouer... et pourtant, je dois avouer que pour ma part j'y ai passé des heures et des heures et ce, avec passion. C'est dire si l'annonce d'un film mettant en scène mes héroïnes m'a immédiatement interpellé!


Après nous avoir sommairement expliqué les raisons de l'invasion des zombies dans notre quotidien, ONNEECHANBARA enchaîne illico presto sur une séquence d'action frénétique montrant la belle Aya, héroïne principale des jeux, défourailler une cinquantaine de morts vivants au sabre dans un déferlement de violence et de gore!

Le connaisseur se retrouve donc agréablement surpris de voir que le côté expéditif de la saga semble avoir été retenu pour notre plus grand bonheur d'autant plus que malgré l'économie des moyens, tout rappelle fidèlement la saga vidéoludique dans ses moindres détails, aussi gratuit que cela puisse paraître.

La belle Eri Otoguro s'avère immédiatement crédible en Aya sans parler de ses courbes affolantes au possible, réplique de chair et de sang parfaitement identique à sa version de pixels.
S'en est troublant surtout que la tenue issue du jeu qu'elle arbore-un bikini en cuir, un boa en plume autours du cou et un chapeau de cowboy- n'est pas aisé à porter avec crédibilité...et pourtant cela fonctionne, et elle devient immédiatement l'incarnation rêvée de tous les fanatiques du jeu.


Les combats sont également une transposition parfaite de la version jeu, avec tous les excès liés et qui font l'intérêt de la saga, Aya décimant 10 zombies en un coup d'épée, faisant des bonds et des vrilles qui défient les lois de la gravité et ô joie utilisant dès cette intro fracassante tous ses coups spéciaux impressionnants et respectant en tous points ceux qu'elle utilise dans les jeux!

On jubile et alors qu'on croit totalement rêver et fantasmer tellement tout cela pouvais paraître improbable sur le papier, Reiko, autre héroïne motorisée toute de cuir vêtue du jeu, débarque flingue au poing et vient finir de convaincre le core fan que cette adaptation va donner dans le plaisir total et décomplexé sans retenue!

C'est malheureusement après ce début prometteur que les choses vont un peu commencer à se poser, et que l'on va commencer à voir les problèmes arriver.


Aya est flanquée d'un sidekick rondouillard, Katsuji, absent des jeux qui est là pour nous informer des événements en cour et mettre un peu la mise en place de la trame principale qui tourne autours d'un docteur totalement barré, responsable du virus.

L'histoire emprunte allégrement des éléments à la saga des RESIDENT EVIL en introduisant un laboratoire incriminé et des zombies modifiés de plus en plus résistants, résultant d'expériences pratiquées par ce chercheur fou qui contrôle cette horde sans cesse grandissante.

Si le personnage de sidekick Katsuji en soit n'est pas mauvais et plutôt bien interprété, il ralentit considérablement le rythme du film en intervenant continuellement à la place d'Aya qui est elle quasi muette...
Oui, c'est là un autre élément casse-pied du métrage, Aya contrairement aux jeux est ici taciturne, tire une tronche pas possible et est plongée dans un mutisme total, rongée par la vengeance car sa sœur Saki serait responsable de la mort violente de leur père... Et là ça coince, car voyez-vous dans les jeux, les deux sœurs se battent côte à côte alors qu'ici elles sont ennemies!


Cette trahison semble là uniquement pour faire intervenir des éléments dramatiques totalement inutiles et s'enfonce dans une lenteur narrative supplémentaire en introduisant d'autres histoires censées être émouvantes concernant le passé de Reiko et le fameux sidekick mais qui ne fonctionnent jamais vraiment finissant par donner dans le larmoyant excessif et ennuyant.

Tout cela déconcerte car ce n'est bien évidemment pas ce que l'on est venu chercher, avouons-le, et on se demande pourquoi le scénario s'encombre de tout ça... Mais ce n'est pas le pire, les zombies étant également une source de mauvais goût permanent.

Les morts vivants maquillés sommairement sont proprement ridicules, gigotent comme des épileptiques en crise et se comportent tels des humains bien vivants dans leurs mouvements et leur démarche en criant, sautant, courant et j'en passe. L'une des séquences nous montre même une armée de zombies vêtus de K-Way! Oui, vous avez bien lu, des K-way kakis encapuchonnés et de toute évidence totalement affreux!

On y croit jamais et on tape là dans du Z avéré qui se prend trop au sérieux et c'est dommage car certaines mises en situation plutôt bien pensées au départ tournent au ridicule complet au final.


Les personnages évoluent de plus dans des décors représentatifs du manque de moyens de la production et qui renforcent ce côté nanaresque frustrant fait d'entrepôts, de ruines et de déchets empilés.
Dommage, car franchement le reste est de bonne facture, surtout les phases d'action franchement jouissives et les sfx liés qui pour ce type de production tiennent la route et sont culottés même tant ils respectent bien l'univers des jeux avec tout ce que cela implique.

Finalement le problème du film est de vouloir jouer dans la cour des grands en se prenant au sérieux en tentant de faire intervenir des éléments dramatiques superflus alors que la série de jeu, elle, choisissait l'exact inverse justement, de se focaliser uniquement sur le plaisir immédiat résultant de l'action frénétique excessivement gore et sexy, mais jubilatoire.

Mais le film reste fortement agréable et même jouissif en se qui concerne les scènes d'action qui retranscrivent fidèlement la fureur du jeu. Honnêtement interprété, plutôt bien réalisé pour ce type de production et malgré des longueurs très divertissant, ONEECHANBARA THE MOVIE s'avère être une bonne retranscription de sa version jeu vidéo, et ça c'est déjà pas si mal!

NOTE GLOBALE : 11/20


Luke Iron Mars

mardi 13 septembre 2011

NO.6 (2011, STUDIO BONES)



NO.6  (2011, STUDIO BONES)

2013, la dernière grande guerre a laissé derrière elle des terres totalement dévastées, ravagées et invivables en grande partie. Un traité connu sous le nom de "Babylone" interdisant les armes militaires va mener les survivants à organiser les derniers espaces habitables en six grandes régions. Dans ces villes immenses, le peuple vit sous contrôle permanent, est totalement pris en charge et doit répondre à des règles strictes. Le jeune Shion un peu plus rêveur et curieux de nature que les autres citoyens vit dans l'une d'elles, la numéro 6.


Autant vous l'avouer, il ne m'est pas facile d'expliquer cet Anime, tant celui-ci est particulier et demande une certaine indulgence et un peu de patience de la part du spectateur.
Le premier épisode nous montre la rencontre de Shion et Nezumi enfants dans des circonstances étranges alors qu'on se pose déjà énormément de questions au départ autour de la cité No.6, de son mode de fonctionnement, sur sa création et le comportement étrange de ses habitants.
Les explications devront visiblement attendre, car la narration, dès le deuxième épisode, nous fait faire un bond de quatre ans dans le temps sans aucune transition.

On retrouve donc Shion âgé maintenant de 16 ans destitué de ses anciens privilèges et exclu de son école d'élite d'origine. On comprend vaguement que cela est lié aux événements passés, à sa rencontre avec Nezumi, mais on ne nous donnera guère plus de détails... Étrange façon de débuter une histoire donc et au moment où on pense retrouver un rythme narratif régulier, un nouvel élément important intervient!


En effet, Shion rétrogradé à des tâches plus communes, qui travaille maintenant à la surveillance vidéo d'un secteur de la ville No 6, découvre un corps sans vie portant une marque pour le moins étrange.
Ce dernier aurait été victime d'une infection liée à d'étranges guêpes qui telles des parasites éclosent d'une protubérance dans le cou provoquant ce faisant un vieillissement accéléré de l'hôte et bien sûr sa mort immédiate.

Ayant assisté au décès d'un de ses collègues contaminé par cette étrange maladie, Shion va être immédiatement arrêté par la police de sécurité de la ville pour être emmené dans un camp de correction. Mais Nezumi va ressurgir du passé et intervenir pour provoquer son évasion.


C'est là enfin que l'histoire va se poser un peu, une fois que Shion banni de la cité no6 intègre les bidonvilles situés à l'extérieur, en terre hostile... Il va vivre aux côtés de Nezumi et réapprendre à vivre selon les nouvelles règles imposées par les nouvelles conditions de vie austères liées à ces bas-fonds.
A partir de là, c'est alors l'exact inverse de ce que l'on a vu dans les 2 premiers épisodes, le rythme ralentit complétement et les informations sont dès lors données au compte-goutte.

On a un peu l'impression de revivre le syndrome de la série "LOST", tant les questions innombrables s'accumulent, que le mystère s'épaissit et qu'on a bien du mal à voir où tout cela va nous mener. Heureusement "NO.6" est parcouru de plusieurs idées intéressantes qui nous poussent à insister...


La psychologie des personnages peut paraître classique dans un premier temps, Shion étant un garçon qui fait preuve de beaucoup d'empathie pour son prochain sans faire de distinction n'aillant aucune notion de bien et de mal, transformant par son humanité presque naïve ceux qu'il va être amené à côtoyer, ces derniers étant plutôt habitués à la méfiance d'autrui étant donné la situation de leur survie permanente, à commencer par Nezumi.

Nezumi, a contrario, est un jeune homme androgyne au comportement austère, froid et d'apparence insensible mais cultivé ou tout du moins faisant preuve d'une certaine fibre artistique mais au fond blessé, meurtri et terriblement rongé par la vengeance... Rien de nouveau donc, sauf que le traitement du rapprochement de ses deux personnages est ici très intéressante.


Le véritable enjeu de NO6 concerne les relations troubles, ambigües et les changements que Shion et Nezumi subissent en se côtoyant leur attirance irrépressible dû à ce lien indéfectible créé lors de leur première rencontre si étrange et atypique..

Si tout cela se met en place lentement, c'est le 7ème épisode proprement magnifique qui révèle le début des sentiments de Nezumi pour Shion, la série flirtant alors avec le genre Yaoi, on finit même par oublier la trame concernant la cité no 6 au profit des personnages et de leur évolution car avouons-le, on s'attache à cette relation atypique et improbable que l'on peut presque assimiler à celle d'un couple.


Mais ne vous y trompez pas, tout cela, ces scènes d'expositions longues, cette routine et ce rythme lent ne sont là que pour amener à des événements aux enjeux dramatiques bien plus importants, très durs et qui font écho aux heures les plus sombres de l'histoire de l'Humanité..

Les insoumis de cette cité utopique sont immédiatement exclus, enlevés ou abattus dans l'ombre et les rares à échapper à tout cela sont donc contraints de vivre en marge de la ville, entourés d'un mur qui évidemment fait immédiatement penser à celui de Berlin avec tout ce que cela implique. C'est l'épisode 8 qui va tout faire basculer dans le réalisme et la crudité de la violence sans prévenir.


Je ne spoilerai pas, mais le ton de cette série est résolument dur, politiquement engagé et un véritable appel à la révolte totale et intègre même une forme de spiritualité liée à la nature. La répression, les camps, la dictature sont autant de thèmes qui vont venir s'insérer dans cette histoire de prime abord innocente... et dans ces moments j'aime autant vous dire que les images ne nous épargnent pas...

En d'autres termes, NO.6 est une série vraiment originale parcourue de personnages touchants, qui s'offre un rythme lent et rassurant bien à lui pour mieux vous perturber par la suite; Elle mérite amplement votre attention, surtout à partir de l'épisode 7 où les événements prennent une tournure dramatique et qui une fois lancés donnent lieu à des moments intenses, rarement vus dans le format animation, thématiquement forts et même traumatisants.

Une grosse surprise du studio BONES diffusée de manière totalement confidentielle que l'on attendait pas, ne passez pas à côté!

NOTE GLOBALE : 15/20

Luke Iron Mars