jeudi 15 septembre 2011

KYONYU DRAGON aka THE BIG TITS DRAGON aka BIG TITS ZOMBIE 3D de TAKAO NAKANO (2010)


KYONYU DRAGON aka THE BIG TITS DRAGON aka BIG TITS ZOMBIE 3D
de TAKAO NAKANO (2010)

Avouons-le, un bon Z ne fait pas de mal de temps en temps, ne serait-ce que pour sortir un peu de cet état blasé dont nous, cinéphiles de tous acabits, pouvons parfois faire preuve.
C'est dans ces conditions que je me suis laissé tenter par ce film totalement inédit chez nous, et cela se comprend compte tenu de sa nature, sans rien en attendre, si ce n'est de me vider la tête et de vite l'oublier, sans même avoir l'intention de le regarder en entier malgré sa courte durée de 1h15.

Et bien figurez-vous que finalement ce KYONYU DRAGON vaut son pesant de cacahuètes si l'on aime le genre et parvient même à réussir à nous convaincre qu'il méritait d'être vu contrairement à nombre de ses concurrents de sa catégorie!


Lena Jodo, récemment revenu du Mexique où elle officiait comme danseuse, tente tant bien que mal de sortir de sa condition de looseuse à temps plein! Jeune femme au tempérament immature, elle va se voir offrir un job de danseuse exotique dans un club minable paumé au fin fond du Japon.
Elle va y côtoyer 4 autres filles, toutes plus à la masse les unes que les autres dont la gothique et taciturne Maria.C'est l'ennui et le manque de clients qui va rythmer leurs journées jusqu'au jour où elles vont découvrir un passage secret renfermant une bibliothèque occulte dont le fameux Necronomicon, le livres des morts...


Les Américains, notamment sous l'impulsion de Quentin Tarantino, s'évertuent ces derniers temps à faire revivre le cinéma d'exploitation et grindhouse des années 70 en produisant des films qui tentent, parfois avec réussite avouons-le, de retrouver, recréer et singer l'ambiance de ses films aujourd'hui cultes auprès d'une certaine frange de cinéphiles. C'est vite oublier que le cinéma d'exploitation n'est jamais mort et qu'aujourd'hui encore il existe bel et bien, notamment au Japon, encore faut-t-il se donner la peine de chercher et de fouiller en dehors des circuits traditionnels, comme à l'époque en somme!

Certes la plupart de ces productions sans-le-sou laissent à désirer et s'avèrent totalement inutiles, miteuses voire malhonnêtes, mais en fouillant bien, on trouve encore des films qui sortent du lot, 1 bon pour 50 mauvais en moyenne, et qui méritent d'être vus, ne serait-ce que pour le plaisir coupable qu'ils nous donnent!


KYONYU DRAGON au départ s'annonce d'ailleurs comme un de ces films totalement malhonnêtes, produit par JUNK FILM, un éditeur opportuniste qui donne dans les productions polissonnes voire pornos de très mauvaises factures, est tiré d'un manga franchement mauvais tout aussi dispensable et aligne un casting d'actrices érotiques, un peu comme chez SEDUCTION FILM pour les Etats-Unis, mais avec encore moins de moyen... Comprenez qu'a côté la firme TROMA est pour ainsi dire une grosse prod, quoi!

En parlant d'opportunisme, le film est d'ailleurs renommé dans un premier temps  BIG TITS DRAGON, car on le sait les fortes poitrines ça rapporte, puis retitré BIG TITS ZOMBIE, ben oui les Zombies sont bien plus à la mode que les dragons hein!!! Bref, vous pigez l'idée, des belles filles à fortes poitrines, des zombies, de la violence, du sexe, de l'opportunisme car le film existe en 3D...  Mais attendez??? Ce sont tous les éléments d'un film grindhouse d'exploitation ça!!!


Alors pourquoi ce film s'en sort pas trop mal finalement contrairement à ses concurrents?
La première surprise vient de son actrice principale, Aoi Sola, issue de l'industrie Japonaise erotico-porno qui s'avère être une jolie révélation inattendue!

Elle fait preuve de beaucoup de talent à la surprise générale, aligne des mimiques vraiment craquantes, est hilarante avec un rythme comique bien à elle et s'exprime avec une voix un peu rauque dont elle joue avec beaucoup de justesse sans en abuser (au contraire d'autres actrices beaucoup plus célèbres). Bref, elle a un charme fou et on s'attache à elle dès ses premières répliques et croyez-le ou non, mais ses mensurations, certes explosives, finissent par vous passer au-dessus de la tête tant son jeu se révèle plaisant et surprenant.

Elle est de plus extrêmement crédible lorsqu'elle passe à l'action tronçonneuse à la main, chose plutôt rare dans le genre, ce type d'actrices étant plutôt d'habitude uniquement choisies pour leurs mensurations et non leurs compétences au combat! Il est par contre décevant de la voir si peu en pleine action, la production n'ayant clairement pas les moyens d'en montrer beaucoup recycle même plusieurs plans pour rallonger la sauce ...

Non, c'est vraiment son jeu de jolie looseuse qui cumule les choix calamiteux qu'elle interprète avec aisance qui retient notre attention, attire notre sympathie et ça ce n'était pas gagné étant donné que le titre du film annonce du "Big tits"!


D'ailleurs finissons-en avec ces poitrines annoncées, qui finalement s'affichent moins de quelques secondes à l'écran. Si vous êtes là pour ça passez votre chemin car vous serez déçus (louez-vous un X vous gagnerez du temps) et puis l'intérêt n'est plus là car croyez le ou non mais une fois attaché à Aoi, on finit par avoir envie de voir la suite juste pour elle, son personnage marrant, rigolo, à la ramasse et quelque part touchant et attachant, toutes proportions gardées car souvenez-vous qu'on est dans du Z.

Le film cumule tous les excès possibles, à commencer par une ultra-violence décomplexée, des dialogues ridicules mais assumés et ça se voit, des sfx et des maquillages tellement pourris qu'on se demande si on peu appeler ça des sfx, des raccourcis scénaristiques débiles etc. etc... DU BON GROS Z DES FAMILLES QUOI! Et je peux vous l'assurer, on se marre, mais alors à s'en taper la tête contre les murs surtout lors de certaines séquences immédiatement cultes comme celle du "vagin lance-flammes" ou des sushis zombies (!?!) , oui vous avez bien lu!


Le Livre des Morts est à lui tout seul une source de rigolade puisque les actrices se contentent de baragouiner des mots façon yaourt sans cohérences pour signifier qu'il s'agit d'écrits anciens et occultes, de quoi rigoler surtout lorsque l'une d'elles annonce fièrement qu'il est écrit en latin!!! En ayant fait 5 ans, je peux vous dire que non, le yaourt qu'elles prononcent n'en est pas!

Les zombies eux-mêmes sont tordants, affublés de masque que vous pouvez tous acheter au Carrefour du coin pour Halloween, vaguement maquillés et plus ou moins renforcés par des effets dans quelques plans en CGI digne d'une Playstation, que dis-je, d'une super Nintendo, sans parler des câbles des marionnettes apparents!!!
Les décors sont particulièrement inexistants, l'un d'eux est même intégralement recouvert de plastique transparent, probablement parce que l'équipe de tournage doit restituer les lieux propres une fois le tournage fini!


Pourtant le film s'offre quelques aspects surprenants. Le réalisateur Takao Nokano tout d'abord fait plutôt montre d'un certains savoir-faire, car franchement comparé aux autres production JUNK FILMS il a le sens du cadre et filme ses actrices avec beaucoup de tendresse sans s'appesantir sur leur physique plus que ça, sans insister tout du moins malgré les passages obligés bien entendu, on sent un "je-ne-sais-quoi" d'envie de faire bien et cela transparaît à l'écran malgré le manque évident de pognon...
Et puis comme dit plus haut il y a Aoi, vraiment talentueuse qui mériterait d'évoluer vers des productions plus ambitieuses, c'est tout du moins ce que je lui souhaite!

Du Z, j'en ai bouffé, et de l'insupportable, des choses dont vous avez pas idée, mais KYONYU DRAGON présente toutes ces caractéristiques trop rares de nos jours du divertissement complètement débile mais sympathique totalement fauché mais réalisé honnêtement, joué avec bon cœur et sincérité, qui a pour seul but de donner du plaisir aux rares spectateurs qui s'aventureront en connaissance de cause à le regarder, ni plus ni moins sans jamais se prendre au sérieux, et vous laissera un sourire sur les lèvres après 1h15 de délire foutraque hautement bordélique mais au combien hilarant!

NOTE GLOBALE : 10/20 en tenant compte du plaisir coupable engendré par ce type de production!

DÉDICACE À STÉPHANE FEUILLOLEY ET MATTHIEU BARADEL qui comme moi aime le Z le vrai et à DORCELO pour le sous-titrage et la copie de cet inédit

Luke Iron Mars

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.