dimanche 4 décembre 2011

DOCTOR WHO : A CHRISTMAS CAROL (2010)


DOCTOR WHO : A CHRISTMAS CAROL (2010)

(Cette épisode inédit chez nous en blu ray et dvd est d'ores déjà disponible à petit prix en Angleterre mais sans sous-titres Français, uniquement dans la langue de Shakespeare. Il sera en revanche diffusé en exclusivité le 25 décembre 2011, le soir de Noël, sur FRANCE 4)

À peine remis de leur récente mésaventure liée à la Pandorica, Amy Pond (Karen Gillan) et Rory Williams (Arthur Darvill), alors en pleine célébration de leur mariage, se retrouvent de nouveau face à un sérieux problème : le vaisseau luxueux sur lequel ils naviguent pour leur lune de miel a perdu le contrôle et est en pleine chute libre!

Le personnel navigant demande instamment l'autorisation d'atterrir sur la planète où le vaisseau est sur le point de s'écraser, mais le ciel et ses nuages semblent obstruer le passage de manière artificielle et pour cause, l'espace aérien et son contrôle absolu appartiennent à un magnat des finances de ce monde, un homme d'affaire impitoyable du nom de Kazran Sardick (Michael Gambon) qui est le seul à posséder le pouvoir nécessaire pour manipuler l'appareil régissant les cieux mais qui se trouve être un homme terriblement avare, considérant les vies des autres comme insignifiantes et refusant obstinément d'intervenir, estimant qu'il n'a rien à y gagner.

Heureusement Amy a lancé un signal de détresse à son ami indéfectible, le seul, l'unique et dernier maître de l'espace et du temps, le célèbre Docteur Who (Matt Smith), qui va alors tout faire pour convaincre Sardick de changer d'avis et de sauver les passagers de ce péril et ce quite à altérer son passé pour y parvenir!



Le Docteur revient le temps d'un chapitre inédit après une fin de cinquième saison au final tonitruant titanesque (mettant en scène la Pandorica et la quasi intégralité de ses ennemis jurés!!!) via A CHRISTMAS CAROL, un épisode spécial de la série DOCTOR WHO, un complément d'une heure fonctionnant de manière indépendante réalisé et diffusé comme le veut maintenant la tradition à l'occasion des fêtes de noël, en attendant la prochaine et sixième fournée très attendue encore inédite chez nous.

Écrit par Steven Moffat, producteur exécutif et scénariste en chef de l'intégralité de la saison passée, A CHRISTMAS CAROL s'inspire ouvertement du roman de Charles Dickens "UN CHANT DE NOËL" revu et réinterprété par le célèbre maître du temps dans le but de pouvoir redonner à un despote sans cœur et sans états d'âme le goût des émotions et des valeurs humaines.

Ceux qui sont fans de la série le savent déjà, l'ancien scénariste en chef, Russel T.Davies, était plutôt un partisan de l'action trépidante et du grand spectacle alors que Moffat lui privilégie plutôt les rapports entre les personnages, les relations et les émotions liées à l'enfance avec souvent un petit côté sombre, en tenant compte de la noirceur réelle de certains événements que la vie impose.

C'est de nouveau le cas pour cet épisode spécial qui se démarque principalement donc des précédents en jouant avant tout sur un esprit tendre et touchant, généreusement et ouvertement enfantin (mais jamais infantile) et extrêmement humaniste, à l'image des valeurs que défend le Time Lord depuis le début de son existence, ici incarné (et ce depuis la saison cinq) par le malicieux et extravagant Matt Smith, onzième visage du célèbre Docteur so so British.


Afin d'éviter le crash d'un vaisseau nuptial abritant à son bord Amy et Rory, le Docteur va devoir, tout comme dans le légendaire conte, jouer les fantômes du passé, du présent et du futur de Kazran Sardick, un homme avare au cœur aussi sec qu'un pruneau qui règne en maître sur les finances de son monde, possédant jusqu'à la faculté de contrôler l'agencement architectural du ciel à l'aide d'une machine infernale, obstruant ce dernier selon son bon vouloir et s'octroyant de ce fait les pleins pouvoirs décisionnels sur les allers et venues du trafic aérien.

Le vieil homme, véritable puissance économique suprême de son monde donc, alloue également des emprunts aux plus infortunés, mais en échange d'une garantie pour le moins abusive : il exige qu'un membre de la famille concerné soit cryogénisé en gage et en retour du paiement!

Le Docteur remonte donc le temps et réécrit l'enfance difficile de ce vieillard aigri au passé tourmenté impliquant des confrontations avec un père brutal et autoritaire, un héritage basé sur les valeurs marchandes et les tractations financières au détriment des sentiments et une restriction de vivre comme tous les autres camarades de son école, l'empêchant d'être simplement un enfant normal pourvu de compassion.


Il va s'affairer à rendre ses souvenirs plus chaleureux qu'il ne l'était à l'origine en se servant de son célèbre Tardis, machine à voyager dans le temps qui a l'aspect d'une cabine téléphonique de police Anglaise bleue, en revenant le visiter alors qu'il n'est encore qu'un enfant innocent et va tenter de préserver son âme des effets néfastes de son éducation rigide, et ce année après année, jusqu'à notre présent, afin de changer son caractère et de le rendre plus empathique envers ses congénères.

Si dans un premier temps ses interventions intempestives s'avère totalement farfelues et excentriques, comme d'accoutumée avec le Docteur, elles vont vite prendre un tournant plus émotionnel, puis romantique voire dramatique et tragique par l'entremise d'Abigail, une belle jeune femme cryogénisée par le père de Sardick et qui comme d'autres personnes sert de garantie à un emprunt que la famille de cette dernière a contracté jadis.

Chaque Noël Sardick alors enfant et notre fameux Docteur vont lui rendre visite et la sortir de son caisson afin de célébrer dignement et souvent de manière totalement délirante tous les réveillons suivants, en voyageant le temps d'une journée à travers le monde, l'espace et les époques, en l'entraînant dans des situations toutes plus cocasses les unes que les autres (impliquant même Marilyn Monroe!) et en redonnant peu à peu à Sardick le sens des vraies valeurs humaines.

Toutes ses rencontres saugrenues annuelles vont naturellement mener à un début de romance entre Sardick, devenu au fil des ans un beau jeune homme, et Abigail (remarquablement interprétée par la chanteuse Katherine Jenkins dont c'est le premier rôle majeur), mais seulement voilà, cette dernière extrêmement malade et condamnée, a une vie qui s'étiole à chaque fois qu'elle est de sortie et cela va mener à des conséquences et des événements imprévus par le Docteur... Mais comme il se doit, celui-ci n'abandonnera pas et réussira à rendre son âme d'enfant à cet homme et ce contre vent et marée!


Comme dit plus haut, Moffat s'évertue à développer une histoire intense et émouvante en s'appuyant sur un roman connu de tous et adapté maintes fois sur petit et grand écrans, en y greffant les particularités loufoques et la logique absurde du Docteur, le grain de folie qu'on lui connaît, apportant de ce fait à cette version un point de vue  totalement inédit bien plus intéressant que les dernières adaptations en date du roman de Dickens.

L'histoire, pourtant totalement familière et somme toute d'origine assez simple dans son fonctionnement, reste constamment captivante et prenante, le Docteur étant souvent imprévisible, et incorpore des éléments inhabituels pour ce type de programme, dont la fatalité de la mort, l'acceptation de cette dernière, mais en gardant un ton et un état d'esprit positif sur le sujet, presque joyeux.

Moffat, une fois de plus, réussit à nous attendrir constamment sans tomber dans la solution de facilité des contes pour noël qui consistent généralement à utiliser la sacro-sainte magie à des fins trompeuses sous forme de raccourci narratif afin de conclure sur le happy end de rigueur que l'on attend compte tenu du sujet. Si elle est bien présente ici et fait même partie intégrante de l'histoire, elle ne sert pas, comme chez Disney, à occulter la vérité par un retournement de situation improbable, mais au contraire à célébrer la vie en tenant compte de façon lucide et réaliste de la mort, présentée alors comme faisant partie intégrante d'un cycle naturel.

Un traitement intelligent et exemplaire de la part des exécutants de la série, surtout quand on sait que DOCTOR WHO est tout d'abord destiné aux enfants, un exercice remarquable dans cette volonté continu de ne pas vouloir les tromper ni leur mentir qui mérite le plus profond respect!


Et puis il y a ce fidèle code d'honneur, que quoi qu'il arrive, quelle que soit la situation, aussi grave et désespérée soit t-elle, le Docteur n'abandonne jamais, garde espoir vaille que vaille et offre un point de vue quasi systématiquement optimiste et positif sur la nature humaine, ce principe atteignant son paroxysme dans A CHRISTMAS CAROL lorsque il s'exclame simplement en rétorquant à Sardick : " Qui est ce? Personnes d'important? Mince alors, c'est pas croyable! Vous savez quoi? En neuf cent ans d'espace et de temps, je n'ai JAMAIS rencontré une personne qui n'était pas importante!", poussant l'humanisme de l'héritage de la série dans des retranchements utopiques bienvenus que l'on ne voit plus dans les fictions télévisuelles et cinématographiques de nos jours du fait de la dureté des temps et de la perte de notre innocence.

C'est cette esprit chaleureux et sincère pourtant très bon enfant qui font que l'on succombe au charme de cet épisode spécial  joliment raconté, merveilleusement interprété par un casting solide et porté une fois de plus par les musiques exceptionnelles de Murray Gold, alchimie réussi donnant lieu à un spectacle parfaitement approprié pour célébrer Noël de façon magique et féérique.

Une véritable célébration des valeurs humanistes que le dernier des maîtres du temps défendra à n'en point douter jusqu'à son dernier souffle! GERONIMMMMMMMMMMMO  and Happy Christmas!


( Notez qu'en plus de l'épisode et du traditionnel making of :"Doctor Who confidential", le Blu ray  comprend le concert exceptionnel dirigé par Ben Foster :"Doctor Who at the Prom 2010" suite de plusieurs morceaux de la série composé par Murray Gold en live et en haute définition, qui mérite à lui seul l'achat de ce disque!)

NOTE GLOBALE : 16/20

DÉDICACE AMOUREUSE À MA SANDRINE D'AMOUR QUI M'A FAIT DÉCOUVRIR LES AVENTURES DE CE DOCTEUR AU CŒUR D'OR.TU ES LA TIME LORD DE MON ÂME!!!

Luke Iron Mars

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