mercredi 19 octobre 2011

FORBIDDEN SIREN de YUKIHIKO TSUTSUMI (2006)


FORBIDDEN SIREN de YUKIHIKO TSUTSUMI (2006)

3 août 1976, île de Yamajima au sud du Japon, un groupe de secours est déployé d'urgence en pleine tempêtes pour secourir les habitants isolés.
Sur place il ne trouveront personne, tous les villageois semblent avoir disparu mystérieusement sans laisser de trace mais ils finissent finalement par retrouver un rescapé, retranché chez lui et au comportement inquiétant, vociférant des phrases inintelligibles concernant une sirène de mauvais augure qui se met alors subitement à retentir...

26 ans après ces événements, Yuki Amamoto vient emménager sur cette île avec son père et son petit frère, un enfant vraisemblablement très malade et fragile qu'elle protège énormément depuis le décès de leur mère, en espérant y trouver du calme et du repos pour améliorer l'état du jeune garçon.

La population insulaire s'avère plutôt peu accueillante à l'exception du docteur de l'île qui de plus prend en charge Yuki ainsi que son frère malade en tant que patient et peu de temps après s'être installé, on les prévient également d'une tradition particulière de l'île, à savoir que certaines nuits une sirène résonne et lorsque cela arrive il est fortement déconseillé de sortir pour d'obscures raisons liées à un culte local.

Yuki va être bientôt amener à chercher ce qui se cache derrière cette étrange sirène et découvrir le terrible secret de cette île et de ses villageois...


FORBIDDEN SIREN est à l'origine un jeu vidéo horrifique, communément désigné comme "Survival horror",  conçu par SONY pour concurrencer et surfer sur une vague initiée par des jeux comme RESIDENT EVIL de CAPCOM et SILENT HILL de KONAMI.
Moins connu chez nous que ses concurrents directs, FORBIDEN SIREN jouit néanmoins d'une certaine réputation auprès des fans de ce genre particulier notamment en termes d'ambiance étouffante et d'atmosphère angoissante, privilégiant ces deux critères plutôt que l'action, favorisant le réalisme également avec des situations plus familières et contemporaines que les autres jeux de sa catégorie.

Pour autant, en tant que gamer, je n'ai jamais trouvé mon compte dans cette saga vidéoludique au concept néanmoins intéressant qui consiste à interpréter plusieurs survivants pas forcément liés afin de reconstituer les événements de manière chronologiques et d'en découvrir les origines et mettant en scènes des créatures proches des zombies, appelé les "Shibitos" .


Le film, s'il reprend bien certains éléments du jeu, retient surtout l'atmosphère et le rythme narratif lent représentatif de la saga, mais développe sa propre histoire, et n'est aucunement l'adaptation fidèle d'un épisode en particulier de la série de pixels, il n'est donc pas spécialement nécessaire d'y avoir joué pour le voir et comprendre FORBIDDEN SIREN qui fonctionne comme un épisode à part, mais qui comporte nombre de clins d'œil aux fans de la franchise, visuels et scénaristiques, éparpillés tout au long de cette version cinématographique indépendante.

D'un point de vue purement visuel, FORBIDDEN SIREN est plutôt soigné et bénéficie d'une jolie mise en scène efficace et appropriée, parfaitement en adéquation avec le jeu vidéo, faisant la part belle aux ambiances suffocantes, proches de la claustrophobie, instaurant un climat de malaise, mais seulement voila il faut l'avouer, les événements se déroulent de manière beaucoup trop lente et donne même parfois quasiment dans le contemplatif sans vraiment déboucher sur quoi que se soit de flippant, sans réel aboutissement à court terme de l'intrigue.

Même si l'atmosphère étouffante, marque de fabrique du jeu, est présente donc et est plutôt bien maintenue jusqu'au bout, elle finit par nous endormir du fait de cette lenteur accablante liée probablement à l'envie du réalisateur de coller à celle du matériau original mais, et c'est un comble, les 1h30 du métrage nous semblent du coup durer 3 bonnes heures...



En ce qui concerne l'histoire, on suit donc la belle Yuki qui va faire dans un premier temps la rencontre des résidents insulaires au comportement si austère et peu sociables, qui de plus participent à des cérémonies locales assez inquiétantes et suivent une tradition pour le moins étrange : celle de ne pas sortir lorsque la sirène de l'île retentit.
Suite à la disparition temporaire de son père, Yuki va alors être amenée à découvrir un carnet (que l'on retrouve d'ailleurs à l'identique dans les jeux) qui relate des faits datant de 1976 et qui semblent mettre en cause la fameuse sirène et une femme mystérieuse toute de rouge vêtue  liée aux évènements.

Elle va être aidée dans son enquête par le médecin local plus engageant que le reste des villageois, sorte de confident compréhensif qui détonne par sa gentillesse comparé au reste des habitant, mais un peu dubitatif et réservé face aux craintes émises par la jeune femme qui se méfie grandement de ses nouveaux voisins ruraux.

On attend alors patiemment que tout cela se mette en place et si l'enquête en elle-même est visuellement soignée, elle est longue, beaucoup trop longue, interminable même, et n'apporte que des questions sans jamais aucunes réponses, même partielles, nous plongeant dans l'attente un peu plus et finissant de nous lasser lors de la dernière partie qui de plus finit par tomber dans le déjà-vu, impliquant des enjeux dramatiques maintes fois exploités au cinéma et de bien meilleure façon qu'ici...


En ce qui concerne la dernière partie justement il est difficile d'en parler sans spoiler... Si on peut dire, car spoiler n'est pas un mot vraiment approprié dans le cas de FORBIDDEN SIREN étant donné son dénouement final qui laissera à coups sûrs nombre d'entre vous dubitatifs tant il est complètement incohérent! Le spectre de la fin incompréhensible des "RIVIÈRES POURPRES" de Kassovitz n'est pas loin!!!

Car c'est bien là où réside le véritable problème, si le film nous propose une belle ambiance en nous faisant partir à la recherche d'un mystère aussi intrigant qu'inquiétant, la mystérieuse sirène qui résonne donc et les villageois, son principe narratif lui tombe à l'eau platement lors de la séquence finale en forme de twist, procédé quand il est bien utilisé jouissif mais ici complètement à côté de la plaque!

En gros, pour ne pas vous révéler la fin, disons que FORBIDDEN SIREN se termine sur un retournement de situation censé renverser l'intégralité de l'histoire, de l'éclairer sous un aspect diffèrent de ce que l'on avait imaginé, seulement voilà, tout cela ne tient pas, ne fonctionne pas d'un point de vue logique et donc nous exaspère un peu plus d'avoir été obligé de suivre tout un tas d'indices qui finalement ne servent pour ainsi dire à rien!


Pour le coup, on ne sait pas trop quoi penser, on se demande où veut en venir le scénariste, quelle est la démarche du réalisateur? Faut-il comprendre qu'il faut avaler tout ça sans se poser de questions? Difficile à dire, mais quoi qu'il en soit, on reste hébété, un peu idiot face à cette fin pour le moins scénaristiquement suspecte et c'est bien dommage, car l'ambiance du jeu a elle était joliment retranscrite à l'écran et les premières minutes du film promettaient du très bon, de flirter avec SILENT HILL de Christophe Gans, de nous entraîner dans un univers inquiétant et angoissant, mais vous laisse en finalité un arrière-goût amer si intense de gâchis complet qu'on finit par crier forfait.

Rythme trop lent, concept scénaristique qui retombe comme un soufflet dans sa dernière partie, rares scènes d'actions peu convaincantes voir inutiles, une histoire dont tous les mystères ne seront pas résolus nous laissant dans la frustration complète : FORBIDDEN SIREN  accumule les erreurs malgré des idées fortes empruntées à son modèle de pixel et porté par un casting au demeurant agréable ( à part l'enfant un peu crispant mais cela doit être certainement voulu étant donné le personnage ), une mise en scène soignée bien éclairée mais trop contemplative et finit (au contraire de sa fin illogique) logiquement par rejoindre les autres adaptions foireuses de jeux vidéo.

Prions pour qu'un jour ce genre particulier connaisse de meilleurs jours amis gamers!

NOTE GLOBALE : 09/20

Luke Iron Mars

4 commentaires:

  1. Oui, tu fais bien, c'est un calvaire de tenir jusqu'au bout tant le film est lent, mais lent... Mais il faut bien que quelqu'un s'y colle pour en faire la critique :D

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  2. J'attendrais qu'il passe sur TF1... oh wait ! :D

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  3. c'est pas impossible que ça arrive vu le rythme à la "Derrick" de la narration :D

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