mardi 20 décembre 2011

MON TOP 10 DES MEILLEURES FILMS DE 2011


C'est mon constat, 2011 fût une année particulièrement riche et généreuse cinématographiquement, avec de nombreuses surprises inattendues et évidement son lot de déceptions habituelles. Je n'ai malheureusement pas pu voir tous les films et je sais pertinemment que j'ai raté des chefs-d'œuvres annoncés compte tenu des TOP 10 de mes acolytes, mais bon c'est comme ça...

Malgré un rythme de visionnage pourtant soutenu, impossible de tout voir, surtout que je fais partie de ceux qui aiment voir et revoir X fois un film que j'ai aimé!
Bref, cette année j'ai eu plus de mal que les précédentes pour établir ma sélection, notamment parce que j'ai vécu une année cinématographique personnelle extrêmement intense, rendant mes choix difficiles à arrêter.

Mon TOP 10 tient compte des films sortis cette année en France ou produits en 2011 lorsqu'il s'agit d'inédits chez nous, ne vous étonnez donc pas de trouver des films édités l'année dernière mais sortis chez nous uniquement cette année (comme I SAW THE DEVIL par exemple), je ne les avais pas mis en 2010 en connaissance de cause.

Enfin, et c'est le plus important, gardez en tête que ce TOP 10 est uniquement le mien, basé sur mon plaisir de spectateur personnel, avec l'envie de le partager comme le veux la tradition de notre petite communauté, et qu'il ne représente bien évidemment aucunement les goûts des autres cinéphiles, critiques, spectateurs mais seulement des miens avec tout ce que cela implique.


BONNE LECTURE À TOUS!

NUMÉRO 1 : LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS de SAVERIO COSTENZO



Premier et de très loin, le film de Saverio Costenzo m'a marqué et bouleversé à vie et est de plus dans mon top 3 de mes 10 films préférés de tous les temps...

NUMÉRO 2 : THE WOMAN de LUCKY McKEE


Un choc total, le retour en force de Lucky McKee, un film aussi brutal que thématiquement puissant. Ma critique sera mise en ligne en début d'année.

NUMÉRO 3 : I SAW THE DEVIL de JEE-WOON KIM


Film controversé mais que je considère comme un chef-d'œuvre absolu comme je l'explique dans ma critique ici : http://darkdeadlydreamer.blogspot.com/2011/11/i-saw-devil-de-kim-jee-woon-2010.html

NUMÉRO 4 : MOTHER'S DAY de DARREN LYNN BOUSMAN


Il s'agit pour ma part de la plus grosse surprise de l'année, le réalisateur de SAW, Darren Lynn Bousman, fait taire tous ses détracteurs en réalisant un film incisif et hargneux, remake du film culte du même nom mais en adoptant un ton nettement plus réaliste et violent, porté de plus par la sublime REBECCA DE MORNAY, indiscutablement impériale dans MOTHER'S DAY! Critique sur le blog en fin de semaine prochaine!

NUMÉRO 5 : RARE EXPORT de PEETER JAKOBI



Beaucoup l'ont mis dans leur TOP 10 de l'année 2010, mais je ne l'ai vu qu'en 2011, ce film n'étant de plus sorti chez nous que cette année je me permets de le mettre. Un film surprenant de bout en bout qui traite d'un sujet casse-gueule et réussit malgré tout à nous captiver! L'originalité absolue!

NUMERO 6 : BLACK DEATH de CHRISTOPHER SMITH


Le dernier film de Christopher Smith est Sortie directement en Blu ray sans passer par la case cinéma chez nous, et c'est une honte tant le talentueux réalisateur de SEVERANCE réussit à installer une ambiance extraordinaire dans BLACK DEATH, traite du sujet de la passion religieuse avec intelligence et s'offre un casting de gueules cassées à tomber! Une bombe je vous dis! Critique sur le blog début 2012.

NUMERO 7 : SUCKER PUNCH de ZACK SNYDER


J'ai déjà défendu le film de Snyder maintes fois, tout le monde sait que je suis tombé éperdument amoureux de sa vision des choses au travers des yeux de BABYDOLL. Ma critique pour ceux qui ont raté mes interventions pour défendre ce SUCKER PUNCH ici  : http://darkdeadlydreamer.blogspot.com/2011/08/sucker-punch-de-zack-snyder-ultimate.html

NUMERO 8 : BLACK SWAN de DARREN ARONOVSKY


Difficile pour moi de parler de ce film, tant il m'a dérangé et inconforté! Le film a suffisamment été encensé pour que je n'ai à justifier mon choix, même si je ne le reverrai probablement pas avant longtemps car j'ai été étourdi par le film de Darren Aronovsky, comme souvent avec ses métrages...

NUMERO 9 : KIDNAPPED de MIGUEL ANGEL VIVAS


Un film de nouveau qui a créé la polémique, qui choisit le réalisme à l'état pur et traite son sujet sans concessions. Compréhensible que de nombreux spectateurs rejettent KIDNAPPED! Je reviendrai en long et en large sur le film de Miguel Angel Vivas dans ma prochaine critique.

NUMERO 10 : X-MEN FIRST CLASS de MATTHEW VAUGHN


J'ai longuement hésité à mettre FIRST CLASS dans mon classement, mais il est incontestable que comparé aux autres films de super-héros de l'année le film de Matthew Vaughn s'avère intelligent, novateur et exaltant. De loin le meilleur film sur le sujet de 2011 donc, et un espoir que dans le futur le genre saura s'en inspirer! Ma critique ici : http://darkdeadlydreamer.blogspot.com/2011/10/x-men-first-class-de-matthew-vaughn.html


Voila, mon classement ne conviendra certainement pas à tous mais c'est le mien, une représentation de ce qui m'a fait vibrer en salle cette année. Évidemment, je regrette de ne pas avoir pu voir certains films qui auraient certainement figurés dans ce TOP 10 mais c'est comme ça, et cela veut surtout dire que j'ai encore plein de bon films à voir... en attendant les nouveautés de 2012!!!

Luke Iron Mars

jeudi 15 décembre 2011

DOCTOR WHO INTÉGRALE SAISON 5 (EXCLUSIVITÉ FNAC, 2011)


DOCTOR WHO INTÉGRALE SAISON 5 (EXCLUSIVITÉ FNAC, 2011)

(Ce coffret Blu ray vendu aux alentours de 30 euros est une exclusivité des boutiques FNAC en France et comporte malgré tout l'intégralité des bonus des éditions anglaises et américaines intégralement sous-titrées. Sa disponibilité est extrêmement limitée dans le temps et en termes de quantité. Je vous conseille ardemment d'en tenir compte si vous souhaitez l'acquérir : ne traînez pas, il n'y en aura pas pour tout le monde!)

Le Docteur est de retour et cette fois, juste après s'être régénéré pour la onzième fois, il va faire la rencontre d'une petite fille rousse d'origine écossaise, Amelia Pond, terriblement effrayée par une fissure récemment apparue de manière impromptue sur le mur de sa chambre dont émanent des voix étranges et qui a justement prié pour que quelqu'un vienne à son aide afin de résoudre le problème.

Ça tombe plutôt bien, car c'est dans son jardin que le docteur et son célèbre Tardis (une machine à voyager dans l'espace et le temps ayant l'apparence d'une cabine téléphonique de Police Anglaise bleue) ont décidé de faire escale, ou plutôt de se crasher, et celui-ci encore en pleine redécouverte de son nouveau corps suite à sa récente régénération, va découvrir que cette fissure est en fait une faille dans l'espace et le temps... Une faille dont il est peut-être responsable...

La jeune Amelia, dit Amy, maintenant devenue adulte va voir son destin prendre une tournure qu'elle n'aurait jamais pu imaginer : embarquer à bord de la machine à voyager dans le temps du Time Lord et vivre des aventures plus extraordinaires les unes que les autres!


Petit retour dans le temps, approprié étant donné le sujet. DOCTOR WHO est né en Angleterre sur BBC en 1963, puis s'arrêtera pour un temps par manque d'audience en 1989 et avec une promesse par ses producteurs d'un retour prochain.

C'est seulement en 2005 qu'une nouvelle série -suite directe de la précédente-verra le jour et relancera la franchise de façon inespérée. Pourquoi inespérée? Et bien simplement parce que les aventures du Docteur restent particulières à appréhender dans leur ton, du fait de ses origines british marquées, donnant lieu à des différences culturelles pas forcément compréhensibles par tous (à commencer par nous les Français) au rythme et à la mythologie peu orthodoxes et à l'aspect visuel souvent considéré comme étant kitsch, excentrique, farfelu et un peu trop flashy...Typiquement anglaise, quoi!

Quoi qu'on puisse en penser, DOCTOR WHO fait partie de ces séries où il faut s'investir un minimum, faire des efforts lorsqu'on la découvre afin d'en comprendre son fonctionnement propre et unique en son genre, un peu comme pour des séries à l'instar de BABYLON 5, FARSCAPE ou même pour citer l'exemple le plus célèbre STAR TREK qui s'appuient sur des univers/mondes codifiés et de prime abord extrêmement fermés et incompréhensibles par le néophyte de passage, particulièrement difficiles d'accès vus de loin.

Mais comme toutes les séries que je viens d'évoquer, une fois le laborieux cap didactique passé, le plaisir, que dis-je, l'extase, viennent nous saisir et nous donne les clés d'univers complexes à découvrir nous permettant de vivre des aventures extraordinaires et totalement originales.

DOCTOR WHO fait indubitablement partie de cette catégorie d'exception, et mérite très largement l'investissement "culturel" étant donné son statut à part, qui ne ressemble à aucunes autres séries, au ton et à l'ambiance bien à elle et dépaysants.

C'est ce que nous, férus d'histoires et d'imaginaire recherchons, non?


En 2005 BBC relance donc la saga, aujourd'hui devenue une véritable fierté nationale et une institution incontournable de l'Histoire de l'audiovisuel british, par le biais d'une nouvelle saison mettant en vedette Christopher Eccleston, visage officiel du neuvième Docteur, sous la production et l'écriture novatrice et inspirée de Russel T Davies.

Je vois d'ici les profanes tiquer à l'évocation du neuvième docteur, de son numéro affilié, et cela mérite une explication. Voyez-vous, si de nombreux acteurs différents ont incarné le célèbre Docteur depuis 1963, leur changement est en revanche parfaitement intégré au concept même du personnage, puisque ce dernier lorsqu'il change de visage se régénère et change d'apparence mais reste bel et bien le même personnage personnifié par des interprètes différents mais toujours dans la continuité narrative des précédents.

Cette idée de génie est tout simplement révolutionnaire et justifie donc les départs et les remplacements des précédents acteurs sans interférer sur la crédibilité du personnage. Mieux, les précédents Docteur ne sont de ce fait jamais oubliés car ils font partie des multiples visages que notre maître du temps a arboré, que ce soit le temps d'une saison, d'un téléfilm ou autres, peu importe, ils resteront à jamais intégrés à l'histoire comme étant le docteur numéro un, deux ou cinq !

Revenons à nos moutons, et à cette saison cinq qui marque de profonds changements dans la saga du Time lord, à commencer par le départ de celui qui à justement relancé la série, le scénariste Russel T.Davis qui passe la main après plus de cinq ans de bons et loyaux services à son collaborateur le plus apprécié des fans, Steven Moffat, co-scénariste d'épisodes marquants de la saison 3 et 4, primé d'ailleurs pour cela.


Moffat en plus de reprendre les rênes de chef-scénariste devient producteur exécutif de DOCTOR WHO et amorce une nouvelle ère ouvrant la série à une nouvelle audience jusqu'alors un peu exclue comme expliqué plus haut, en rendant la série plus "internationale", plus accessible à ceux qui trouvaient les repères de cette dernière trop ancrés dans la culture anglaise, sans pour autant trahir ses origines bien entendu, en la modernisant considérablement, la série intégrant de nouveaux visages, étant quasiment refondue de pieds en tête pour un nouveau départ mais dans le respect de son héritage passé dense.

C'est le départ de David Tennant (dixième Docteur pendant 4 ans) remplacé depuis par Matt Smith (onzième visage officiel du Docteur) qui va amorcer ces changements. Nouveau Docteur et donc nouvelle compagne, nouveau side kick aussi et nouveau Tardis, une refonte visuelle quasi totale de l'ère Russel T.Davies permettant à ceux qui n'ont jamais suivi la série de la prendre en cours sans être perdus, même les célèbres Arch-ennemies du Time lord, les fameux Daleks, changent de look et se modernisent dans leur apparence, perdant un peu leur aspect jusque-là considéré comme (trop) rétro par les profanes, de nouvelles bases narratives étant de plus mises en place afin de faciliter cette transition dans l'histoire de la saga télévisuelle.

Bref, les changements offrent à l'univers du Docteur un look plus moderne et approprié à notre époque, moins "vieillot" dans son aspect que les précédentes saisons qui jusque-là tenaient trop compte de son lourd héritage passé, s'offrent des atours plus appropriés aujourd'hui pour séduire le reste du monde, surtout le public américain clairement visé par la production depuis 2009 (et encore plus dans la saison suivante!), et s'offre même des SFX impressionnants bien plus soignés, comme un lifting intégral sans jamais perdre l'esprit original et particulier cher aux fans du Time Lord.


L'enfance, comme souvent avec Moffat, est l'élément central de cette saison, à commencer par celle d'Amy Pond puisque elle n'est encore qu'une enfant lorsque le Docteur fait sa connaissance de façon loufoque et amusante.

Celui-ci, tout juste régénéré, déboule dans son jardin à bord de son fameux Tardis de manière impromptue nous donnant à nous téléspectateurs l'occasion de faire la connaissance avec ce onzième Docteur au look de professeur dandy anglais d'archéologie, extrêmement énergique et beaucoup plus démonstratif émotionnellement, plus enjôleur également, se rapprochant conceptuellement parlant plus du modèle du grand-frère protecteur comparé à ses incarnations passées, encore plus bavard que d'habitude, affichant un impressionnant débit d'élocution.

Le premier épisode assied immédiatement Matt Smith (alors âgé de 26 ans) en tant que digne successeur de Tennant et des précédentes incarnations du Docteur, l'acteur affichant un naturel déconcertant pour se glisser dans la peau du dernier des maîtres du temps, l'interprétant avec beaucoup d'aisance et de fraîcheur (même si de son propre aveux il lui aura fallu quelques épisodes pour lui imprimer son propre style), se démarquant singulièrement par un tempérament plus exalté encore que ne l'était le dixième Docteur, plus turbulent et agité aussi, comme un enfant coincé dans le corps d'un adulte, une logique une fois de plus liée au concept même du personnage, ce dernier rajeunissant de régénération en régénération, détail amusant puisque parfaitement adapté au jeunisme habituel appliqué aux vieilles séries mais ici intégré une fois de plus au concept même du mythe.


Un nouvel arc scénaristique est mis en place, qui va servir de fil rouge tout au long des treize épisodes que comporte cette saison, et même commencer à introduire la suivante, impliquant une faille dans le temps dont serait responsable le Docteur du fait de ses allées et venues temporelles, responsables de nombreux dysfonctionnements dans le temps, d'altérations occasionnant bien des soucis à notre Time lord.

C'est d'ailleurs ce problème qui va lui permettre de faire la connaissance d'Amy Pond (remarquablement interprétée avec beaucoup de fraîcheur par la séduisante Karen Gillan), celle qui va devenir la nouvelle compagne du Time lord, qui va l'accompagner dans ses nouvelles aventures à travers l'espace et le temps, une jeune femme qui est sur le point de se marier à Rory Williams, un grand dadais un peu maladroit mais extrêmement amoureux d'elle qui va bien malgré lui être également embarqué dans les péripéties extravagantes du Docteur.

Durant cette saison cinq, Le Docteur va être confronté au fil des épisodes aux conséquences de cette faille , être amené à voyager dans le temps et sur d'autres planètes lui donnant l'occasion notamment de rencontrer, entre autre, le célèbre peintre Van Gogh confronté à une créature qu'il est le seul à percevoir (et responsable de la folie que l'histoire lui incombe!), de retrouver son ami  Winston Churchill durant la Seconde Guerre mondiale le temps d'un épisode impliquant les machiavéliques Daleks, le verra de nouveau être confronté aux côtés de la fabuleuse River Song, aux terrifiants Whipping Angels (de dangereuses statues qui exploitent le principe de 1, 2, 3 soleil à des fins mortelles!), devra stopper des vampires dans la somptueuse Venise de 1530, tentera d'empêcher l'invasion de créatures intra-terrestres bien décidées à reprendre le contrôle de la surface de la terre, et jouera les colocataires atypiques afin d'enquêter sur des disparitions étranges dans une résidence...


Une saison extrêmement riche et fabuleusement inventive qui met encore plus en avant l'humanisme légendaire du Docteur toujours aussi utopiquement pacifiste, sorte de négociateur respecté dans la galaxie et le temps en somme, parfois obligé de faire des compromis mais préférant mettre sa propre vie en jeu plutôt que celle des autres, souvent confronté à des situations ou le Commun des Morte abandonnerait alors que lui non, il résiste vaille que vaille et préfère privilégier le bon côté des choses et maintenir l'espoir jusqu'au bout!

Rappelons que DOCTOR WHO est une série à la base destinée aux enfants, que ces derniers sont dans cette cinquième saison l'élément central narratif, donnant l'opportunité à Steven Moffat d'exploiter des thématiques liées à leurs émotions, de développer des concepts affiliés à l'enfance comme l'idée d'un ami imaginaire (Amy pond alors enfant est confortée par ses thérapeutes dans l'idée que le Docteur en est un!) , de parler de leur place au sein de la cellule familiale et même dans notre société, de savoir les écouter, de tenir compte et d'être respectueux envers leurs idées, leur approche des choses, souvent beaucoup moins conventionnelle et plus lumineuse que celle des adultes, le Docteur leur accordant la plus haute importance, les impliquant dans la résolution des problèmes rencontrés et les traitant comme son égal.


Mais ce sont les deux derniers épisodes "THE PANDORICA OPEN PART 1 ET 2" qui vont enfoncer le clou d'une saison passionnante et exaltante, conclusion qui fait intervenir dans son ouverture tous les personnages majeurs de la saison, de Van Gogh à Winston Churchill en  passant par la reine régnant sur la Grande-Bretagne au 29ème siècle elle-même et qui voit pour notre plus grand plaisir le retour de River Song (interprétée par l'irrésistible Alex Kingston), devenue à présent indissociable du futur du Docteur et de la série, et même celui de Rory que l'on croyait pourtant bel et bien disparu dans des circonstances dramatiques que je ne dévoilerai pas ici!

Nos héros vont découvrir via des signes éparpillés au fil du temps que le site de Stonehenge abrite une étrange boîte gigantesque, la Pandorica, visiblement centre de toutes les attentions et qui attire les convoitises de toute la galaxie, surtout celles des envahisseurs que notre cher Docteur a affronté et vaincus maintes fois de par le passé , que ce soit les Daleks, les Cybermens, les Sontariens ou encore les Atraxis, tous en orbite autour de la terre prêts à faire main basse sur le contenu mystérieux qu'elle renferme.

Les dernières minutes de cette première partie donne alors lieu à des séquences mémorables instantanément cultes au suspense haletant, le Docteur se retrouvant alors face à la quasi intégralité de ses ennemis jurés et défendant malgré tout la Pandorica pensant naïvement qu'elle renferme une arme absolue, un guerrier ultime... Mais la réalité est toute autre et avant qu'il ne le réalise il va se retrouver pris au piège d'un complot intergalagtique visant à le mettre définitivement hors d'état de nuire, le tout culminant dans un Cliffhanger mémorable ou l'intégralité de ses amis se retrouvent de plus mis à mal!


Malheureusement la deuxième partie s'avère un peu décevante, les paradoxes temporels la rendant trop hasardeuse, malgré un rythme extrêmement soutenu et des mises en situations inventives mais totalement improbables (en tenant compte de la logique et des règles de l'univers propre à la saga), les solutions de facilités scénaristiques s'enchaînant à l'écran et donnant lieu à des retournements de situation bien pratiques pour sortir nos héros de leur fatalité mais complétement incohérents, même si le final s'avère particulièrement émouvant, touchant et libérateur, concluant joliment la thématique de l'ami imaginaire initié dans le premier épisode et donne dans le divertissement aux péripéties purement jouissives.

Une fin de saison mi-figue mi-raisin qui tente tant bien que mal de rivaliser avec celles des précédentes mais n'arrive jamais à être à la hauteur de ses promesses en termes d'enjeux dramatiques et de cohérence narrative, probablement car Moffat reste trop dans le sillage de T.Davis en voulant donner à tout prix dans le spectaculaire et les coups de théâtre alors que les éléments émotionnels qu'il installe, eux, fonctionnent parfaitement et touchent pourtant bien au cœur jusqu'au bout.

Nul doute quand s'affranchissant complétement de son prédécesseur, il trouvera sa propre identité, ou plutôt s'affirmera complétement, et qu'il montrera qu'il est un scénariste de génie qui privilégie les valeurs du Docteur, le cœur, les émotions humaines, sans trahir l'héritage aventuresque de la saga.

Il faudra attendre la sixième saison pour s'en convaincre définitivement, saison qui débute d'ailleurs par un sacré choc :  l'exécution du célèbre Time lord!

Mais ça c'est une autre histoire...


NOTE GLOBALE : 17/20

DÉDICACE AMOUREUSE À MA SANDRINE, LA TIME LORD DE MON CŒUR ET À DELPHINE BATIER QUI COMME LE DOCTEUR VIT SES RÊVES QUELLES QUE SOIENT LES DIFFICULTÉS ET L'ADVERSITÉ, AINSI QU'À PHILIPPE ASTRUC TOUJOURS ET ENCORE LE REGARD TOURNÉ VERS LES ÉTOILES ET À OLIVIER LE DOCTEUR AVEC MES AMITIÉS
Visuel contractuel de l'édition Blu ray Française officielle exclusive FNAC
 
Luke Iron Mars

mercredi 7 décembre 2011

SUPER de JAMES GUNN (2010)


SUPER de JAMES GUNN (2010)

Un soir, alors qu'il rentre de son travail médiocre, Franck Darbo (Rainn Wilson), un type moyen vivant une vie moyenne sans surprise, va découvrir que sa femme Sarah (Liv Tyler) a fait ses valises et a définitivement quittée le foyer sans prévenir.

Cette dernière, ancienne toxicomane, est tombée dans les bras de Jacques (Kevin Bacon), un gérant de boîtes de strip-tease, dealer notoire au physique avenant et au discours charmeur, à la tête d'une bande de criminel tout aussi dangereux que lui.

Malgré ses interventions Sarah, bel et bien retombée dans la toxicomanie, refuse instamment de revenir vivre aux côtés de Franck, qui se retrouve désespéré au point de demander l'aide de la police qui reste sourde à ses problèmes considérés et à juste titre comme conjuguaux.

C'est en voyant une émission religieuse chrétienne mettant en scène le super-héros du Vengeur Saint (Nathan Fillion) qui va changer les choses et qui va le décider à enfiler lui-même un costume pour devenir l'Éclair Cramoisi, afin de combattre le crime, armé d'une clé à molette et bien entendu dans le but de récupérer sa femme!


Pour commencer, je me dois d'expédier d'entrée de jeu les comparaisons faites hâtivement avec KICK ASS de Matthew Vaughn, car si le postulat de départ est effectivement identique (un homme tout ce qu'il y a de plus commun va se costumer et devenir un super-héros afin de combattre le crime), le traitement de l'histoire lui diffère en tout point avec le film de James Gunn (ancien scénariste et réalisateur pour la firme TROMA).

De ce fait, il me semble improbable de classer SUPER dans la catégorie des films de super-héros, tant celui-ci n'entretient que très peu de rapports avec le genre et la mythologie habituelle liée au sujet, le concept étant ici plus proche d'un Vigilante pur et dur, un homme se faisant justice lui-même selon ses convictions propres, la réalité sociale contemporaine étant ici de plus bien plus ancrée dans la narration que dans les fictions mettant en scène des héros en costume.

C'est justement par ce biais que débute le film de James Gunn qui imprime dès ses premières minutes un rythme narratif particulièrement soutenu pour décrire le quotidien et la psyché de Franck Darbo, un gars quelconque au physique un peu ingrat, modeste cuisinier dans un resto bas de gamme et qui n'a rien mais alors rien d'exceptionnel, franchement un peu looser sur les bords, limite la représentation du beauf absolu sans ambitions aucunes mais parfaitement lucide sur sa condition et qui reste à sa place aussi morose soit-elle se contentant de peu, comme ils en existent tant dans notre société d'aujourd'hui.


Ce pauvre hère est marié à Sarah, une ancienne toxico un peu trop sexy pour lui si l'on considère les critères énumérés plus haut, serveuse qu'il a rencontré sur son lieu de travail, une femme émotionnellement instable du fait de son passé, qui a passé la bague au doigt de Franck un peu hâtivement et qui a replongé récemment dans la dope par l'entremise de Jacques, un dangereux dealer au physique et au bagou charmant.

L'élément déclencheur va donc être le départ volontaire de Sarah que Franck idéalise d'ailleurs un peu trop, ce dernier pensant qu'elle est manipulée (ce qui n'est pas faux si l'on considère que la drogue altère le jugement de la jeune femme), qui va mener à une instabilité mentale poussant notre quidam à chercher à  récupérer sa femme, à vouloir rendre justice par lui-même pensant de plus être guidé par la main de Dieu (au sens quasi littérale et ce dans une séquence aussi gore qu'hallucinante impliquant une lobotomie surréaliste!), une tranche de vie qui ressemble à un petit fait divers commun, qui est la base de drames familiers contemporains que l'on peu lire en entrefilets dans le journal du matin, ni plus ni moins, et qui mènera à une suite de situations abracadabrantes de plus en plus déjantées.


Si le début du film nous fait gentiment sourire, du fait de la naïveté que l'on incombe un peu trop vite à Franck, de ses réactions et solutions ridicules face aux problèmes auxquels il est confronté, le ton change subitement en cour de narration et plonge vers un aspect plus inquiétant, l'atmosphère devenant alors perturbante et même malsaine, la folie censée être douce et amusante du départ se transformant et côtoyant de plus en plus la schizophrénie et la folie mentale aliénée nous entraînant de ce fait dans une ambiance franchement dérangeante.

À partir de ce moment, on ne sait plus trop s'il faut rire ou pas, la logique de Franck devenant de plus en plus dangereuse dans son approche de la justice, menant d'abord à des actions irréfléchies et désespérées mais sans conséquences graves, puis glissant peu à peu vers des actes inconscients dans une escalade de la violence de plus en plus dramatique, insensée et irresponsable pour quelqu'un sain d'esprit.

Si au départ Franck (affublé d'un costume rouge ridicule, se faisant appeler "L'Éclair Cramoisie" et avec pour seul arme une clé à molette en main!) se sert de cette nouvelle confiance retrouvée pour rendre timidement justice à sa manière (en se jetant par exemple de façon maladroite et désordonnée sur un petit vendeur de hash) il va peu à peu se laisser griser par cette sensation libératrice de toutes ses frustrations et se laisser entraîner dans une violence totalement disproportionnée aux crimes qu'il punit, provoquant via une séquence d'une brutalité ahurissante la remise en cause de son nouveau statut autoproclamé.


Le script semble alors remettre les pendules à l'heure, nous laissant penser que Franck, réalisant que tout cela va beaucoup trop loin, raccroche les gants et retrouve la raison mais soudainement et de nouveau du fait de son interprétation un peu illuminée de la vie, celui-ci va, via un signe qu'il pense de nouveau envoyé par Dieu, se relancer dans cette quête déraisonnable avec cette fois dans l'idée de ramener sa femme, pourtant volontairement partie pour vivre aux côtés de son fournisseur de drogue dure, de la sortir des mains de Jacques et de sa bande de criminels chevronnés adeptes du meurtre et de la brutalité.

Il va être conforté dans sa vision par l'intervention de Libby, une jeune fille de 22 ans fascinée par les actions de l'Éclair Cramoisi, encore plus exaltée que lui par ce recours à la justice personnelle, une gamine franchement frappadingue et un peu immature encore plus paumée que Franck, malgré le fait qu'elle ait une vie sociale somme toute normal (un travail de vendeuse dans une boutique de comics, des amis, des aventures amoureuses etc etc...), cette dernière excessivement admirative s'avère encore moins raisonnable et totalement survoltée de par l'idée saugrenue d'enfiler un costume bariolé et d'arpenter les rues pour chasser le crime, et finira même rapidement par se retrouver attirée sexuellement par ce héros maladroit devenu pour elle un exemple à suivre.

Difficile, lorsqu'on s'intéresse un peu aux super-héros et aux amalgames et autres dérives qui peuvent en découler, de ne pas être inquiet pour cette jeune fille naïve et excentrique au tempérament explosif qui recherche simplement les sensations fortes, ayant visiblement un peu de mal à faire la différence entre fiction et réalité, confrontée de plus à un modèle pas franchement fiable psychologiquement parlant, et qui finira par faire les frais de tous les actes irresponsables de ce dernier.


Dans sa dernière partie SUPER explose alors toute les limites du convenable concernant le sujet qu'il aborde et devient extrêmement démonstratif, d'une brutalité inouïe, qui plus est très réaliste dans son approche, de plus en plus dérangeant et perturbant, nous laissant bouche bée face aux événements forcément tragiques auxquels tout cela nous mène notamment en ce qui concerne l'un des protagonistes, la mort bien réelle faisant alors place à la magie habituelle, même si la fin censée justifier ce déferlement de violence ne m'a pas totalement convaincu car moins crédible compte tenu de l'aspect extrêmement réaliste du reste du métrage.

Niveau interprétation SUPER aligne un casting de luxe proprement impressionnant, avec dans le rôle de ce grand dadais de Franck l'imposant Rainn Wilson, tour à tour touchant, inquiétant et même effrayant, Kevin Bacon toujours aussi sympathiquement désagréable en petite frappe en costard, Nathan Fillion qui endosse le costume du Vengeur Saint provoquant à chacune de ses interventions l'hilarité totale mais surtout Ellen Page, décidément surprenante dans le choix de ses rôles, qui ici se lâche complétement dans celui de la sulfureuse Libby, explosant les limites du cadre de l'écran comme à son habitude et prouvant une fois de plus qu'elle est la plus douée des actrices de sa génération.

Pour finir SUPER ne conviendra qu'à un public averti, prêt à accepter et supporter d'être balloter d'un état extrême à l'autre constamment, de se retrouver face à un spectacle atypique complétement original dans son approche mais aussi et surtout jusqu'au-boutiste dans son sujet et sa folie pure, renvoyant à des références du cinéma Trash comme les films de Frank Henenlooter et évidemment la firme Troma et son célèbre Toxic Avenger, donnant au résultat un film hautement transgressif et irrévérencieux qui vous bousculera et ne pourra vous laissez indifférents!


NOTE GLOBALE : 15/20

DÉDICACE AFFECTUEUSE À CAROLINE "STRESS GIRL"MASSON ET BIEN SÛR BRUNO DUSSART DONT VOICI LA CRITIQUE EXEMPLAIRE DE "SUPER" : 
http://brunomatei.blogspot.com/2011/12/super.html

Luke Iron Mars

mardi 6 décembre 2011

STRAW DOG'S/LES CHIENS DE PAILLE de ROD LURIE (2011)



STRAW DOG'S/LES CHIENS DE PAILLE de ROD LURIE (2011)

David Sumner (James Marsden), scénariste pour la télé et le cinéma, et sa femme Amy (Kate Bosworth) sont en route pour Blackwater, une petite ville du sud du Mississippi dont elle est justement originaire, afin d'emménager dans la résidence familiale suite au décès récent du père de cette dernière.

À peine arrivé, David va faire la rencontre des résidents de la petite bourgade notamment celle de Charlie (Alexander Skarsgard), l'ancien petit ami d'Amy visiblement toujours sous le charme de la jeune femme devenue aujourd'hui une actrice à succès, un symbole de réussite de la région.

David, plutôt habitué à la vie citadine, va rapidement avoir du mal à accepter les manières de vivre quelques peu familières de la population locale, et remettre en question involontairement les mœurs et les valeurs de ces autochtones au comportement éloigné de son tempérament, étant plutôt lui même un partisan du calme et de la réflexion, favorisant les discussions plutôt que les actes physiques.

En guise de geste sympathique, il va engager et confier à Charlie la tâche de réparer la toiture de la maison familiale où ils se sont installés mais va très vite commencer par soulever des tensions au début sans réelles importance mais qui vont vite finir par dégénérer...


Difficile de porter la lourde étiquette de "Remake" de nos jours, encore plus lorsque le film dont il est la relecture est un chef-d'œuvre immense, comme c'est le cas ici pour STRAW DOG'S originellement réalisé par l'un des plus grands réalisateurs de tous les temps, Sam" THE WILD BUNCH" Peckinpah qui livrait un de ses films les plus difficiles et dérangeants à regarder en son temps (et encore aujourd'hui pour ma part) et alors interprété par un casting cinq étoiles incluant en tête d'affiche le légendaire Dustin Hoffman.

On se pose immanquablement la fameuse question : pourquoi refaire de nouvelles versions de chef-d'œuvres qui encore aujourd'hui restent immuables? Et bien probablement pour la génération actuelle, bien souvent hermétique aux films affichant l'âge de leurs parents, peut-être aussi parce que les scénaristes d'aujourd'hui sont en manque total d'inspiration, ou encore pour grapiller quelques dollars supplémentaires en s'appuyant sur un titre populaire... Peu importe, on ne va pas polémiquer sur les raisons d'être ou pas d'un remake, ils sont là, point barre,et il faut faire avec!

En tenant compte de ce facteur, je vais donc me baser pour rédiger cette critique sur l'intérêt que j'ai ressenti durant la projection, et non sur un simulacre de comparaison avec son modèle, même si parfois c'est évidemment inévitable, car à ce jeu autant en rester là, la version de Peckinpah étant et restant indubitablement indétrônable!

Les choses étant bien établies, je suis donc parti du principe de juger la version de Rod Lurie en tant que métrage indépendant à part entière, et de ce point de vue, STRAW DOG'S 2011 est un remake réussi qui fonctionne à plein tube.


Dès les premières séquences, nous montrant David et Amy arrivant à Blackwater et s'arrêtant le temps d'un verre au bar local, le climat de malaise s'installe, les non-dits et les jugements hâtifs vis-à-vis des uns des autres des protagonistes favorisant un début de tension tangible, qui s'alourdit lentement au fil des scènes d'expositions et ce via des dialogues d'apparences innocents mais lourd de sens, par le biais de mots bien pesés, de gestes qui finissent petit à petit par être moins délicats puis carrément déplacés, et surtout interprétés et jugés différemment selon le point de vue et le caractère des personnages impliqués.

Avant même que le couple s'installe dans la résidence familiale où Amy a vécu toute son enfance, de nombreux éléments sont donc déjà intelligemment installés, et vont naturellement prendre de l'ampleur graduellement, une phrase après l'autre, de provocation en provocation, pour amener à une atmosphère malsaine sans cesse grandissante, de plus en plus intense, menant à une dense oppression prête à tout moment à exploser sans crier gare.

C'est cet état nauséeux suspendu qui va nous mettre, nous spectateurs, dans une position extrêmement désagréable et inconfortable, un peu comme lorsque vous vous retrouvez au milieu d'une rixe entre deux personnes sans pouvoir agir, simplement en position de témoin forcé, réalisant et voyant que les choses s'enveniment lentement mais sûrement, sans que vous ne pussiez rien n'y faire.


Ce jeu de cohabitation ardu dû notamment au choc des cultures va durer un long moment à l'écran, avec de part et d'autre des marquages de territoires et autres non-respect de l'espace vital de plus en plus affirmé, une fois de plus vu différemment selon que l'on adopte la position de David, intellectuel qui favorise la réflexion plutôt que les actes physiques, ou selon celle de Charlie, un total redneck, mâle alpha mené par sa testostérone et ses impulsions, avec au milieu comme vecteur détonateur conflictuel la belle Amy.

C'est là où réside tout l'intérêt des enjeux dramatiques, par l'entremise d'Amy, servant d'articulation entre ces deux mondes diamétralement opposés, mais qui coexistent pourtant de manière chaotique en son fort intérieur, étant elle-même tiraillée entre l'amour et la haine de ces deux aspects des choses et prise à parti malgré elle du fait de cette position délicate, devenant un enjeu physique que les deux protagonistes masculins principaux tentent de convertir à leur point de vue, de posséder que ce soit au niveau charnel ou mental.

Concernant cela, je préfère vous prévenir, tous les passages impliquant des femmes risquent fortement de choquer certains d'entre vous, les faits les mettant systématiquement dans une sorte de rôle provocateur, initiatrices des source de tension, montrées quasiment comme étant à demi responsables des actes qu'elles subissent et des réactions violentes et dramatiques qu'elles génèrent. Difficile à dire si le réalisateur le fait de façon volontaire ou pas, comble du comble forcément intéressant dans un film qui traite justement, entre autre, de la perception des choses selon les différents point de vue que l'on adopte!


C'est un élément extérieur imprévu qui va mettre le feu au poudre de toutes ces animosités malsaines, qui comme souvent dans ce genre de situation va mener à un véritable déferlement de violence désordonné où chacun va régler ses comptes de manière brutale et vindicative, par le sang et la violence primaire mais appliquée de façons différentes une fois de plus selon les points de vue, nous montrant que parfois les natures semblant être les plus faibles se révèlent véritablement en situation de crise extrême, deviennent eux-mêmes des prédateurs implacables et méthodiques s'ils y sont forcés.

Dans ses grandes lignes, STRAW DOG'S sauce 2011 s'en tire largement avec les honneurs et respecte religieusement l'exercice de style de la matière première, du roman initialement adapté par Peckinpah, avec peut-être certes une mise en forme nettement plus (trop?) commune mais diablement efficace, particulièrement bien menée en ce qui concerne les personnages et les dégradations des rapports humains, le tout intensifié avec brio au niveau du montage sonore qui participe beaucoup à nous mettre dans cet état de stress communicatif intense.

STRAW DOGS est donc pour moi un film qui ne cherche jamais à tomber dans la surenchère ni à supplanter ni égaler son modèle, bien au contraire, mais justement en tient compte avec respect, et tire son épingle du jeu en restant toujours légèrement en décalage avec le film de Peckinpah dans sa forme, sans jamais chercher à le singer tout en reprenant les passages obligés nécessaires à la narration mais à sa manière, avec rigueur, même si certains y verront un traitement plus lissé du roman d'origine.


Dans son principe et grâce à cela, STRAW DOGS fonctionne à la perfection de bout en bout et prend tout son temps, installe consciencieusement les éléments très lentement, preuve supplémentaire que livrer un film tape-à-l'œil et expéditif n'est pas au cahier des charges de Rod Lurie, donnant de ce fait la possibilité à un acteur comme James Marsden, d'habitude assez fadasse à l'écran, l'occasion de dévoiler un jeu étonnamment riche tout en retenue, ainsi que pour Kate Bosworth, plantureuse actrice plutôt habituée aux productions plus légères, ici incroyablement enivrante et inquiétante dans le rôle d'Amy, femme transformée en objet de toutes les convoitises.

Mais c'est l'acteur Alexander Skarsgard qui explose toutes les limites, livrant un jeu époustouflant et exceptionnel, particulièrement subtil malgré l'aspect brut de son personnage, captivant l'attention et s'appropriant l'écran avec beaucoup de talent, donnant de plus la réplique au grand, l'immense James Wood, ici dans le rôle d'un ex coach irascible, teigneux, alcoolique et violent qui glace le sang, et qui comme à son habitude avale l'écran à chacune de ses apparitions.

Était t-il nécessaire de faire un remake du film de Peckinpah? Probablement non. Est-ce que cette version est un bon film? Sans aucun doute oui, la véracité des interprétations rendant l'histoire intense d'un point de vue dramatique, en tout cas pour moi.
L'état poisseux dans lequel j'étais après avoir vu STRAW DOGS 2011 étant la preuve irréfutable qui démontre que le film m'a irrémédiablement captivé et imprégné!


NOTE GLOBALE : 15/20

DÉDICACE À BRUNO DUSSART DONT VOICI LA CRITIQUE QUI M'A POUSSÉE À REGARDER CETTE VERSION : http://brunomatei.blogspot.com/2011/12/les-chiens-de-paille-2011-straw-dogs.html

Luke Iron Mars

dimanche 4 décembre 2011

DOCTOR WHO : A CHRISTMAS CAROL (2010)


DOCTOR WHO : A CHRISTMAS CAROL (2010)

(Cette épisode inédit chez nous en blu ray et dvd est d'ores déjà disponible à petit prix en Angleterre mais sans sous-titres Français, uniquement dans la langue de Shakespeare. Il sera en revanche diffusé en exclusivité le 25 décembre 2011, le soir de Noël, sur FRANCE 4)

À peine remis de leur récente mésaventure liée à la Pandorica, Amy Pond (Karen Gillan) et Rory Williams (Arthur Darvill), alors en pleine célébration de leur mariage, se retrouvent de nouveau face à un sérieux problème : le vaisseau luxueux sur lequel ils naviguent pour leur lune de miel a perdu le contrôle et est en pleine chute libre!

Le personnel navigant demande instamment l'autorisation d'atterrir sur la planète où le vaisseau est sur le point de s'écraser, mais le ciel et ses nuages semblent obstruer le passage de manière artificielle et pour cause, l'espace aérien et son contrôle absolu appartiennent à un magnat des finances de ce monde, un homme d'affaire impitoyable du nom de Kazran Sardick (Michael Gambon) qui est le seul à posséder le pouvoir nécessaire pour manipuler l'appareil régissant les cieux mais qui se trouve être un homme terriblement avare, considérant les vies des autres comme insignifiantes et refusant obstinément d'intervenir, estimant qu'il n'a rien à y gagner.

Heureusement Amy a lancé un signal de détresse à son ami indéfectible, le seul, l'unique et dernier maître de l'espace et du temps, le célèbre Docteur Who (Matt Smith), qui va alors tout faire pour convaincre Sardick de changer d'avis et de sauver les passagers de ce péril et ce quite à altérer son passé pour y parvenir!



Le Docteur revient le temps d'un chapitre inédit après une fin de cinquième saison au final tonitruant titanesque (mettant en scène la Pandorica et la quasi intégralité de ses ennemis jurés!!!) via A CHRISTMAS CAROL, un épisode spécial de la série DOCTOR WHO, un complément d'une heure fonctionnant de manière indépendante réalisé et diffusé comme le veut maintenant la tradition à l'occasion des fêtes de noël, en attendant la prochaine et sixième fournée très attendue encore inédite chez nous.

Écrit par Steven Moffat, producteur exécutif et scénariste en chef de l'intégralité de la saison passée, A CHRISTMAS CAROL s'inspire ouvertement du roman de Charles Dickens "UN CHANT DE NOËL" revu et réinterprété par le célèbre maître du temps dans le but de pouvoir redonner à un despote sans cœur et sans états d'âme le goût des émotions et des valeurs humaines.

Ceux qui sont fans de la série le savent déjà, l'ancien scénariste en chef, Russel T.Davies, était plutôt un partisan de l'action trépidante et du grand spectacle alors que Moffat lui privilégie plutôt les rapports entre les personnages, les relations et les émotions liées à l'enfance avec souvent un petit côté sombre, en tenant compte de la noirceur réelle de certains événements que la vie impose.

C'est de nouveau le cas pour cet épisode spécial qui se démarque principalement donc des précédents en jouant avant tout sur un esprit tendre et touchant, généreusement et ouvertement enfantin (mais jamais infantile) et extrêmement humaniste, à l'image des valeurs que défend le Time Lord depuis le début de son existence, ici incarné (et ce depuis la saison cinq) par le malicieux et extravagant Matt Smith, onzième visage du célèbre Docteur so so British.


Afin d'éviter le crash d'un vaisseau nuptial abritant à son bord Amy et Rory, le Docteur va devoir, tout comme dans le légendaire conte, jouer les fantômes du passé, du présent et du futur de Kazran Sardick, un homme avare au cœur aussi sec qu'un pruneau qui règne en maître sur les finances de son monde, possédant jusqu'à la faculté de contrôler l'agencement architectural du ciel à l'aide d'une machine infernale, obstruant ce dernier selon son bon vouloir et s'octroyant de ce fait les pleins pouvoirs décisionnels sur les allers et venues du trafic aérien.

Le vieil homme, véritable puissance économique suprême de son monde donc, alloue également des emprunts aux plus infortunés, mais en échange d'une garantie pour le moins abusive : il exige qu'un membre de la famille concerné soit cryogénisé en gage et en retour du paiement!

Le Docteur remonte donc le temps et réécrit l'enfance difficile de ce vieillard aigri au passé tourmenté impliquant des confrontations avec un père brutal et autoritaire, un héritage basé sur les valeurs marchandes et les tractations financières au détriment des sentiments et une restriction de vivre comme tous les autres camarades de son école, l'empêchant d'être simplement un enfant normal pourvu de compassion.


Il va s'affairer à rendre ses souvenirs plus chaleureux qu'il ne l'était à l'origine en se servant de son célèbre Tardis, machine à voyager dans le temps qui a l'aspect d'une cabine téléphonique de police Anglaise bleue, en revenant le visiter alors qu'il n'est encore qu'un enfant innocent et va tenter de préserver son âme des effets néfastes de son éducation rigide, et ce année après année, jusqu'à notre présent, afin de changer son caractère et de le rendre plus empathique envers ses congénères.

Si dans un premier temps ses interventions intempestives s'avère totalement farfelues et excentriques, comme d'accoutumée avec le Docteur, elles vont vite prendre un tournant plus émotionnel, puis romantique voire dramatique et tragique par l'entremise d'Abigail, une belle jeune femme cryogénisée par le père de Sardick et qui comme d'autres personnes sert de garantie à un emprunt que la famille de cette dernière a contracté jadis.

Chaque Noël Sardick alors enfant et notre fameux Docteur vont lui rendre visite et la sortir de son caisson afin de célébrer dignement et souvent de manière totalement délirante tous les réveillons suivants, en voyageant le temps d'une journée à travers le monde, l'espace et les époques, en l'entraînant dans des situations toutes plus cocasses les unes que les autres (impliquant même Marilyn Monroe!) et en redonnant peu à peu à Sardick le sens des vraies valeurs humaines.

Toutes ses rencontres saugrenues annuelles vont naturellement mener à un début de romance entre Sardick, devenu au fil des ans un beau jeune homme, et Abigail (remarquablement interprétée par la chanteuse Katherine Jenkins dont c'est le premier rôle majeur), mais seulement voilà, cette dernière extrêmement malade et condamnée, a une vie qui s'étiole à chaque fois qu'elle est de sortie et cela va mener à des conséquences et des événements imprévus par le Docteur... Mais comme il se doit, celui-ci n'abandonnera pas et réussira à rendre son âme d'enfant à cet homme et ce contre vent et marée!


Comme dit plus haut, Moffat s'évertue à développer une histoire intense et émouvante en s'appuyant sur un roman connu de tous et adapté maintes fois sur petit et grand écrans, en y greffant les particularités loufoques et la logique absurde du Docteur, le grain de folie qu'on lui connaît, apportant de ce fait à cette version un point de vue  totalement inédit bien plus intéressant que les dernières adaptations en date du roman de Dickens.

L'histoire, pourtant totalement familière et somme toute d'origine assez simple dans son fonctionnement, reste constamment captivante et prenante, le Docteur étant souvent imprévisible, et incorpore des éléments inhabituels pour ce type de programme, dont la fatalité de la mort, l'acceptation de cette dernière, mais en gardant un ton et un état d'esprit positif sur le sujet, presque joyeux.

Moffat, une fois de plus, réussit à nous attendrir constamment sans tomber dans la solution de facilité des contes pour noël qui consistent généralement à utiliser la sacro-sainte magie à des fins trompeuses sous forme de raccourci narratif afin de conclure sur le happy end de rigueur que l'on attend compte tenu du sujet. Si elle est bien présente ici et fait même partie intégrante de l'histoire, elle ne sert pas, comme chez Disney, à occulter la vérité par un retournement de situation improbable, mais au contraire à célébrer la vie en tenant compte de façon lucide et réaliste de la mort, présentée alors comme faisant partie intégrante d'un cycle naturel.

Un traitement intelligent et exemplaire de la part des exécutants de la série, surtout quand on sait que DOCTOR WHO est tout d'abord destiné aux enfants, un exercice remarquable dans cette volonté continu de ne pas vouloir les tromper ni leur mentir qui mérite le plus profond respect!


Et puis il y a ce fidèle code d'honneur, que quoi qu'il arrive, quelle que soit la situation, aussi grave et désespérée soit t-elle, le Docteur n'abandonne jamais, garde espoir vaille que vaille et offre un point de vue quasi systématiquement optimiste et positif sur la nature humaine, ce principe atteignant son paroxysme dans A CHRISTMAS CAROL lorsque il s'exclame simplement en rétorquant à Sardick : " Qui est ce? Personnes d'important? Mince alors, c'est pas croyable! Vous savez quoi? En neuf cent ans d'espace et de temps, je n'ai JAMAIS rencontré une personne qui n'était pas importante!", poussant l'humanisme de l'héritage de la série dans des retranchements utopiques bienvenus que l'on ne voit plus dans les fictions télévisuelles et cinématographiques de nos jours du fait de la dureté des temps et de la perte de notre innocence.

C'est cette esprit chaleureux et sincère pourtant très bon enfant qui font que l'on succombe au charme de cet épisode spécial  joliment raconté, merveilleusement interprété par un casting solide et porté une fois de plus par les musiques exceptionnelles de Murray Gold, alchimie réussi donnant lieu à un spectacle parfaitement approprié pour célébrer Noël de façon magique et féérique.

Une véritable célébration des valeurs humanistes que le dernier des maîtres du temps défendra à n'en point douter jusqu'à son dernier souffle! GERONIMMMMMMMMMMMO  and Happy Christmas!


( Notez qu'en plus de l'épisode et du traditionnel making of :"Doctor Who confidential", le Blu ray  comprend le concert exceptionnel dirigé par Ben Foster :"Doctor Who at the Prom 2010" suite de plusieurs morceaux de la série composé par Murray Gold en live et en haute définition, qui mérite à lui seul l'achat de ce disque!)

NOTE GLOBALE : 16/20

DÉDICACE AMOUREUSE À MA SANDRINE D'AMOUR QUI M'A FAIT DÉCOUVRIR LES AVENTURES DE CE DOCTEUR AU CŒUR D'OR.TU ES LA TIME LORD DE MON ÂME!!!

Luke Iron Mars